"La mauvaise qualité des environnements contribue à 13% des décès", indique l’Agence européenne pour l’environnement dans un rapport paru le 8 septembre 2020. Celle-ci est due à la pollution atmosphérique, mais aussi sonore et chimique. "Il existe un lien évident entre l’état de l’environnement et la santé de notre population, a commenté Virginijus Sinkevičius, commissaire à l’environnement, aux océans et à la pêche. Chacun doit comprendre qu’en prenant soin de notre planète, nous ne sauvons pas seulement les écosystèmes, mais aussi des vies, et plus particulièrement celles des plus vulnérables." La pollution de l’environnement est associée à des risques plus élevés de cancer, de maladie cardiovasculaire, d’attaque cardiaque, de maladie respiratoire et de troubles neurologiques.
Des inégalités entre l’Ouest et l’Est de l’Europe
Pour l’organisme européen, nous ne sommes pas tous égaux face aux dangers de la pollution environnementale. Les personnes les plus vulnérables sont les plus concernées : en Europe, cela se traduit pas une plus grande part de décès liés à la pollution à l’Est, par rapport à l’Ouest. Le pourcentage de décès liés à des facteurs environnementaux est de 9% en Norvège, contre 23% en Albanie et 27% en Bosnie-Herzégovine. "Les personnes les plus pauvres sont exposées de manière disproportionnée à la pollution et aux conditions météorologiques extrêmes, y compris les vagues de chaleur et le froid extrême. Cela est lié à l'endroit où ils vivent, travaillent et vont à l'école, souvent dans des zones socialement défavorisées et des quartiers en périphérie des grands axes de circulation", indique le rapport. "Une action forte est nécessaire pour protéger les plus vulnérables de notre société, car la pauvreté va souvent de pair avec le fait de vivre dans de mauvaises conditions environnementales et d’être en mauvaise santé", précise Hans Bruyninckx, directeur exécutif de l’Agence européenne pour l’environnement.
Covid-19 et pollution : des liens étroits
Le rapport de l’Agence européenne pour l’environnement fait le lien entre pollution et Covid-19. "L’émergence de tels agents pathogènes zoologiques est liées à la dégradation de l’environnement et aux interactions entre les hommes et les animaux dans le système alimentaire", explique le rapport. Pour ses auteurs, le nouveau coronavirus est un exemple frappant des liens complexes entre environnement, systèmes sociaux et santé. "La COVID-19 a été un énième signal d’alarme, nous faisant prendre pleinement conscience de la relation entre nos écosystèmes et notre santé ainsi que de la nécessité de faire face à la réalité: notre façon de vivre, de consommer et de produire est préjudiciable au climat et impacte négativement notre santé", insiste Stella Kyriakides, commissaire à la santé et à la sécurité alimentaire.
Les recommandations de l’Agence européenne pour l’environnement
L’agence européenne pour l’environnement recommande d’augmenter la place des espaces verts dans les villes pour préserver la biodiversité, améliorer la santé et le bien-être des populations. La réduction du rôle de la pollution dans les décès passera aussi par une transformation de nos habitudes alimentaires, de notre consommation, et par la modification de nos moyens de transport.