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Covid-19 : parler japonais réduirait les risques de transmission

Par Mégane Fleury

Cette langue utilise moins de sons expirés, ce qui diminue le risque de projection de gouttelettes, en comparaison à l’anglais. 

Farknot_Architect/istock

Le nouveau coronavirus se transmet de multiples manières : en toussant, en éternuant, en respirant, mais aussi en parlant. Selon la langue utilisée, le risque d’expulser des gouttelettes, potentiellement contaminées, ne serait pas le même. Des chercheurs russes constatent que parler japonais serait moins susceptible de projeter des gouttelettes, en comparaison à l’anglais. La langue du pays du soleil levant utilise beaucoup moins de de sons expirés. Or, l’utilisation de ce genre de tonalité, pour prononcer des consonnes comme b, p ou d, provoque une expulsion de gouttelettes.

Une étude sur le SARS 

Dans cette recherche, les scientifiques ont analysé les contaminations au SRAS de touristes américains et japonais, en séjour en Chine, en 2000. Ils ont remarqué qu’aucun touriste japonais n’a été malade, alors qu’ils ont été plus de trois millions à visiter le pays. À l’inverse, 70 touristes américains ont été contaminés sur un total de deux millions de voyageurs. Pour les scientifiques, l’une des raisons principales pourrait être la différence de langage. En Chine, le personnel des magasins peut parler japonais et anglais. Ils ont donc parlé japonais avec les touristes japonais et anglais avec les Américains. Ce serait pour cette raison que les touristes ont été peu contaminés lors de ce séjour. 

Crier est mauvais pour la santé 

En plus de la langue, la manière dont on parle peut aussi jouer un rôle dans la transmission de SARS-Cov-2 Une étude parue dans le British Medical Journal, en août 2020, analyse les risques de transmission selon la situation et le lieu dans lequel on se trouve. Les plus hauts niveaux de risque concernent les situations où l’on crie. Lorsque la densité de population est forte, le risque de transmission est élevé, particulièrement lors des contacts prolongés. Le fait de parler fort augmente aussi le risque de contaminer ses proches. 

Pourquoi le Japon a été moins touché ? 

Au Japon, d’autres facteurs ont permis de maîtriser l’épidémie de coronavirus. Valérie Niquet, directrice du pôle Asie de la Fondation pour la recherche stratégique, expliquait à France Info en mai : "Au Japon, on se touche très peu. Toutes les portes quasiment sont automatiques. On porte un masque. On ne s’embrasse pas, même au sein de sa famille. Il y a une tradition d’hygiène très développée, qui fait que le Japon a été épargné par le choléra. Il y a enfin très peu de personnes obèses, plus vulnérables au coronavirus." 1442 personnes sont décédées de la Covid-19 dans le pays, sur une population totale de 126 millions d’habitants. D’après Japan Times, il y a eu 7 décès pour un million d’habitants au Japon, contre 829 pour la Belgique, 580 pour l’Espagne et 562 pour l’Italie.