La guerre contre les publicités de malbouffe à destination des enfants est lancée. L’UFC-Que Choisir et six autres associations de consommateurs, de parents d’élèves, familiales et de malades, ont lancé une pétition demandant d’interdire les publicités pour les produits alimentaires notés D ou E sur le Nutri-Score et destinés aux enfants, à la télévision et sur Internet. Fin juin, Santé publique France a publié une étude dans laquelle elle préconise de durcir les règles sur les publicités pour des produits trop gras, sucrés et salés afin d'éviter d'y exposer les enfants.
88% de spots pour enfants sur des produits mal notés
Les associations s’appuient sur une étude, publiée mercredi 16 septembre, basée sur le visionnage de 448 heures de télévision et l’analyse de 7 150 spots publicitaires. Sur ces programmes, ils ont regardé si les professionnels de l’industrie agro-alimentaire avaient respecté leur engagement, pris il y a 13 ans, de réduction de la pression publicitaire. Les résultats ont montré la présence de “la ‘malbouffle’ dans près de 90% des publicités alimentaires à destination des enfants.” Si les publicités pour des aliments tous publics présentent une répartition assez équilibrée de produits des 5 classes de Nutri-Score, les publicités à destination des enfants les exposent en “surabondance à des produits trop gras, trop sucrés ou trop salés.” Les associations ont révélé que “88% des spots concernent des aliments de Nutri-Score ‘D’ et ‘E’, c’est-à-dire les deux classements les plus défavorables du point de vue nutritionnel.”
L’objectif de la pétition est "d'interpeller les pouvoirs publics” et de “protéger les enfants de dérives du marketing alimentaire”, ont écrit les associations dans un communiqué. À terme, elles souhaitent obtenir “une loi de moralisation du marketing alimentaire”. “Alors que les engagements de l’industrie agroalimentaire promus par les pouvoirs publics sont un échec et que le niveau de l’obésité infantile est alarmant, il y a plus que jamais urgence à agir pour obtenir un encadrement des publicités à destination des enfants en interdisant la promotion sur les écrans (télévision et Internet) des aliments dont la consommation doit être limitée”, estiment-elles.
Un guide pratique pour les enfants
Leur étude “démontre l’incapacité des dispositions réglementaires et volontaires actuelles à protéger les enfants des dérives du marketing alimentaire.” Les différentes associations ont mis en avant “les liens entre les niveaux alarmants d’obésité infantile, une alimentation déséquilibrée et le marketing”.
Pour aider les parents, un guide va être mis en place pour les parents. “En l’absence de généralisation du Nutri-Score, un petit guide pratique est mis à la disposition des parents, donnant des conseils nutritionnels concrets pour chaque moment de consommation et indiquant le Nutri-Score de 114 aliments destinés aux enfants, pour chaque moment de consommation”, ont-elles écrit.
L’obésité infantile gagne du terrain. Alors que 3% des enfants étaient touchés en 1960, ce sont désormais 17% qui sont concernés aujourd’hui, soit “un enfant sur six”, a noté Alain Bazot, président de l’UFC-Que Choisir, sur Franceinfo.