Pour lutter contre la propagation de la Covid-19, le masque est, avec la distanciation physique, un moyen indispensable. Pourtant, tous les masques ne sont pas adaptés et certains facteurs peuvent être un frein à son efficacité, comme la barbe qui l’empêche de jouer son rôle de filtre. Et des chercheurs australiens suggèrent que les masques FFP2 et FFP3 sont moins adaptés au visage des femmes mais également des Asiatiques, limitant leur efficacité. Les résultats de leurs travaux ont été publiés le 15 septembre dans la revue Anaesthesia.
Une bonne adaptation protège mieux qu’une bonne filtration
Pour être pleinement efficace, un masque doit être parfaitement collé au visage de celui qui le porte. “Les masques filtrants ne peuvent apporter une bonne protection que s'ils épousent bien la forme du visage de l'individu, afin qu'ils soient hermétiquement ajustés et ne laissent pas passer de l'air non-filtré”, ajoute Britta von Ungern-Sternberg, auteure principale de l’étude et chercheuse à l’université Western Australia. Cette bonne adaptation au visage est plus protectrice que sa capacité de filtration des gouttelettes selon les scientifiques.
Les résultats de l’étude ont rapporté que les masques filtrants utilisés par les soignants, comme les FFP2 et FFP3 et leurs équivalents anglo-saxons, les N95 et N99, sont adaptés à 95% des hommes mais seulement à 85% des femmes. Ils ont également analysé leur application en fonction de l’origine et révèlent qu’ils vont à 90% des personnes d'origine caucasienne, contre 84% des personnes d'origine asiatique. La proportion est particulièrement basse, 60% en moyenne, pour les femmes asiatiques. Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont examiné plusieurs travaux réalisés dans différents pays, avant même l’arrivée de la pandémie et l’extension du port du masque à la population civile.
Tester les masques avant utilisation
Ces résultats posent questions alors que, selon les chiffres de plusieurs autorités sanitaires à travers le monde, les femmes représentent environ les deux-tiers des soignants dans de nombreux pays. Les auteurs de l’étude plaident pour tester les masques sur le personnel soignant avant utilisation pour tester leur efficacité. Une manœuvre impossible, notent-ils, en période pandémique où le temps manque.