- Dormir durant la journée pourrait perturber notre horloge biologique
- Le sommeil diurne pourrait causer des troubles neurologiques
Le sommeil permet à notre cerveau de se nettoyer : il élimine pendant la nuit tous les déchets accumulés lors de la période d’éveil, grâce à un système appelé "glymphatique". Dans Nature Communications, des chercheurs montrent que ce mécanisme de nettoyage n’est pas lié uniquement aux phases de sommeil ou d’éveil, mais à notre horloge biologique. Cela signifie qu’en faisant la sieste, nous perturbons le rythme du système glymphatique et cela peut avoir des conséquences sur la santé neurologique.
Un dérèglement du rythme circadien
Le rythme circadien est une horloge interne qui régule différentes fonctions de notre organisme, notamment les cycles de sommeil et d’éveil. Pour comprendre l’effet du sommeil diurne sur le cerveau, les chercheurs ont anesthésié des souris durant la journée, période durant laquelle elles dorment normalement. L’expérience a montré que leur système glymphatique a continué de fonctionner normalement. Cela signifie que l’activation de ce système est forcément lié à notre horloge interne, et chez l’humain, le sommeil diurne ne permettrait pas de le faire fonctionner correctement.
"Les rythmes circadiens chez l’humain sont réglés sur un cycle d’éveil en journée et de sommeil la nuit", insiste Lauren Hablitz, autrice principale de l’étude. "Les gens qui comptent sur la sieste durant la journée pour rattraper leur sommeil, ou qui travaillent de nuit, ont un risque potentiel de troubles neurologiques." D’après elle, cela augmente significativement le risque de développer une démence ou la maladie d’Alzheimer.
Dormir le jour nuit à la santé
Les personnes obligées de dormir la journée pour des raisons professionnelles sont exposées à d’autres risques pour leur santé. Cela peut provoquer des troubles psychiques, réduire les performances cognitives, favoriser l’obésité et les maladies coronariennes. La perturbation du rythme biologique pourrait aussi favoriser les cancers du sein. En France, 3,5 millions de travailleurs seraient concernés par le travail de nuit.