- 13 cas de cancers pédiatriques ont été recensés dans 9 communes de Loire-Atlantique entre 2015 et 2019
- L'ARS a recommandé de ne pas poursuivre les investigations épidémiologiques
- D'autres enquêtes sont en cours sur des cas recensés dans le Jura et le Sud-est
"Nous en appelons au président Emmanuel Macron pour qu’il protège la santé de nos enfants", a affirmé Marie Thibaud, fondatrice du collectif "Stop aux cancers de nos enfants", jeudi 16 septembre lors d’une conférence de presse. Né en mars 2019, le collectif se bat pour comprendre l’origine des 22 cas de cancers pédiatriques recensés dans neuf communes autour de Sainte-Pazanne, en Loire-Atlantique, depuis 2015. Il a notamment obtenu le lancement d’une enquête par Santé Publique France. En novembre 2019, l’organisme a déclaré n’avoir trouvé "aucune cause commune", mais a reconnu l’existence d’un cluster de cancers. Pour Santé Publique France, 13 cas de cancers pédiatriques ont été recensés entre 2015 et 2019 : "Ce différentiel s’explique par l’âge et la zone géographique retenus", a expliqué Marie Thibaud au journal Le Monde.
Un parc éolien ou un effet cocktail ?
L’ARS a recommandé de ne pas "poursuivre les investigations épidémiologiques localement" et "de ne pas engager d’investigations et prélèvements environnementaux supplémentaires". Le collectif a décidé de mener ses propres recherches, notamment grâce à une levée de fonds. Les analyses menées en laboratoire indiquent la présence de polluants organiques et de métaux. "Les premiers résultats démontrent qu’il y a certainement un problème de pesticides, de perturbateurs endocriniens, de métaux lourds, de radon, explique Marie Thibaud à 20 Minutes. On travaille sur le cumul, sur l’effet cocktail." Un autre facteur interpelle les membres du collectif : la présence d’un parc éolien, construit juste avant 2015. D’après eux, les champs magnétiques qu’il créé pourraient être en cause. "On n’est pas anti-éolien, tempère Thierry Pilatus, membre du collectif, auprès de 20 Minutes. Mais on fait le constat que c’est l’un des seuls éléments nouveaux sur la zone depuis 2015", relève Thierry Pilatus.
Des cas ailleurs en France
De l’autre côté de la France, dans le Haut-Jura, des cas anormalement élevés de cancers pédiatriques ont aussi été recensés. L’Agence régionale de santé de Bourgogne Franche-Comté comptabilise treize cas, concernant des enfants âgés de 6 mois à 13 ans et diagnostiqués entre 2011 et 2019. Santé Publique France a été saisi pour mener une étude et déterminer si des facteurs environnementaux en sont à l’origine. Des questionnaires ont été envoyés aux familles concernées et des analyses sont réalisées à proximité de leur domicile. En février 2020, l’ARS a expliqué conduire des examens pour évaluer l’exposition au radon, un gaz naturel radioactif cancérogène. Ces recherches sont toujours en cours.
Dans le Sud ouest, neuf cas de cancers pédiatriques ont été détectés dans deux communes proches l’une de l’autre, Saint-Rogatien et Périgny. Une étude atmosphérique a été lancée en juillet 2020 pour analyser les conséquences de l’activité industrielle sur la santé des enfants.