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Covid-19 : le remdesivir ne sera pas remboursé

Par Jean-Guillaume Bayard

Le laboratoire Gilead a retiré jeudi 17 septembre sa demande de remboursement du remdesivir dans le traitement de la Covid-19 après consultation de l’avis de la Haute autorité de santé qui a pointé sa “faible” efficacité.

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Il reste encore beaucoup d’incertitudes sur l’efficacité et la tolérance du remdesivir a expliqué la HAS dans son avis.
Les effets sur la mortalité n'ont pas été prouvés.
Le laboratoire Gilead, qui développe ce traitement, a retiré sa demande de remboursement.

Le remdesivir est resté le seul antiviral survivant des essais cliniques européens et menés par l’OMS pour traiter la Covid-19. Ce médicament, développé par le laboratoire Gilead, permet de réduire la durée moyenne d’hospitalisation d’un patient contaminé de 4 jours. Il est devenu le premier traitement à obtenir une autorisation de mise sur le marché européen, le 3 juillet dernier. Aux États-Unis, cette autorisation est intervenue dès le début du mois de mai et la publication de premiers résultats encourageants sur son utilisation pour soigner les patients. De quoi pousser Donald Trump à acheter la quasi-totalité des stocks de ce médicament.

Un retrait malgré un avis favorable au remboursement

Il reste “encore beaucoup d’incertitudes sur l’efficacité et la tolérance du remdesivir”, note la Haute autorité de santé (HAS) dans un avis sur ce traitement, publié jeudi 17 septembre. Celle-ci ajoute que le “service médical rendu est jugé faible” et ne permet que d’écourter le délai de rétablissement du patient, passant à 11 jours au lieu de 15 “compte tenu des données actuellement préliminaires”. Ce médicament ne “montre pas à ce stade d’effet global sur la mortalité à 14 jours, avec un possible effet suggéré uniquement chez les patients qui nécessitent une oxygénothérapie à faible débit”, ajoute-t-elle avant de demander des évaluations supplémentaires sur les effets de son utilisation sur la mortalité des patients.

Le laboratoire Gilead, qui développe ce traitement, a retiré sa demande de remboursement malgré un avis favorable rendu par la HAS dans son dernier avis. Le laboratoire avait “demandé à la commission de la transparence de la HAS l’évaluation de son médicament en vue du remboursement” en juillet dernier, a indiqué l’Autorité. Cette évaluation s‘est déroulée entre le 8 et 22 juillet et la réponse de la HAS a alors été de donner à Gilead “la possibilité de demander une phase contradictoire”, qu’elle a fait valoir avant de se rétracter début septembre. “La HAS prend acte du retrait du laboratoire, avant même son audition et en dépit d’un avis favorable à l’inscription au remboursement dans certaines indications”, a-t-elle réagi avant de publier les résultats de cette évaluation.

D’autres médicaments en cours d’évaluation

Les résultats de son évaluation ont amené la HAS à considérer un remboursement pour le remdesivir mais “dans une population plus restreinte que celle de l’Autorisation de mise sur le marché, soit uniquement chez les patients âgés de 12 ans ou plus et pesant au moins 40 kg, hospitalisés pour la COVID-19 avec une pneumonie nécessitant une oxygénothérapie à faible débit.” La commission estime qu’une réévaluation est nécessaire, sur la base de nouvelles données de mortalité à 28 jours..

La HAS a ajouté qu’elle étude d’autres candidats médicaments. Cela concerne “des médicaments qui visent à freiner la multiplication du virus, notamment de nouveaux antiviraux” et “des médicaments qui visent à moduler le système immunitaire : vaccins, anticorps monoclonaux, anticorps de donneurs (plasma de convalescent), etc.