Conduite auprès de plus de 6000 Français âgés entre 40 et 79 ans, une nouvelle enquête met en lumière la forte charge mentale qui pèse sur les aidants d’une personne vivant avec la maladie d’Alzheimer : 75% déclarent se sentir obligés d’être joignable à tout moment (contre 69% pour des aidants de parents âgés).
L'Alzheimer, un sujet tabou ?
"Tous les indicateurs confirment l’intensité de l’aide qu’ils apportent. Notons en particulier des écarts significatifs sur des tâches plus difficilement conciliables avec une vie de famille et/ou professionnelle comme la toilette et repas (17% contre 10% chez les aidants en général) ou la surveillance (36% contre 21%)", souligne Nina Zerrar, adjointe en charge de l’analyse économique à la Fondation Médéric Alzheimer.
L’étude met également en lumière les difficultés pour les proches aidants à se confier sur le sujet : parmi les personnes ayant un proche vivant avec la maladie d’Alzheimer, plus de la moitié reconnaît ne jamais en parler, et 20% en parler "difficilement", révèle le sondage Kantar Public.
L’Allocation Personnalisable d’autonomie
Ces tabous qui persistent peuvent entraîner une méconnaissance sur la maladie et ses modalités de prise en charge : 67% des personnes interrogées ignorent par exemple que le diagnostic d’Alzheimer n’est jamais sûr à 100%, tandis que 62% ne savent pas que l’Allocation Personnalisable d’autonomie permet de rémunérer un proche aidant.
La prévalence d'Alzheimer laisse par ailleurs peu de place à l’optimisme chez les Français quant aux risques d’être touchés à leur tour: 50% d’entre eux pensent qu’ils seront probablement concernés par la maladie s’ils atteignent l’âge de 80 ans.
"À l’heure où il semble avoir totalement disparu des priorités politiques, il est indispensable d’apporter des réponses adaptées et concrètes à ce double enjeu de santé publique et de société. Rappelons que 2 millions de personnes malades pourraient être concernés d’ici 2040", martèle Hélène Jacquemont, présidente de la Fondation Médéric Alzheimer.