- Via le hashtag #santepubliquefrance, les internautes critiquent l'agence de santé et crient au complot.
123 morts supplémentaires en 24 heures et 403 nouvelles hospitalisations liées à la Covid-19. Ces chiffres ont été annoncés vendredi dernier par Santé Publique France, l’agence nationale de santé publique sous tutelle du ministère chargé de la Santé. La veille, ces indicateurs étaient très inférieurs : 50 décès et 247 nouvelles hospitalisations. Une augmentation brusque et surprenante. Mais en réalité, ce bilan journalier était faussé. Un hôpital de l’Essonne, en Île-de-France, a transmis ce même jour près de 240 dossiers des patients hospitalisés ces derniers mois. Ils ont été ajoutés au bilan quotidien.
Des chiffres qui reflètent les nouvelles déclarations
Une explication est donnée sur le site internet de l'observatoire cartographique dynamique, Géodes, en charge de publier les principaux indicateurs de santé : “les indicateurs hospitaliers du 18 septembre 2020, présentés par date de déclaration, présentent une augmentation soudaine dans ce département. Cet impact est également visible à un niveau régional et national. Cette augmentation du nombre de personnes hospitalisées, déclarées le 18 septembre par cet établissement ne reflète pas des nouvelles hospitalisations mais des nouvelles déclarations.”
47 morts liés à la Covid-19
Immédiatement, le ministère de la Santé a tenté de s’expliquer en pointant un “rattrapage de données” concernant “237 dossiers d'admissions dont 76 décès”. Autrement dit, l’hôpital de l’Essonne a déclaré les décès vendredi dernier, mais ils dataient des semaines ou des mois précédents. Certains avaient même eu lieu au mois de juillet. Sur les 123 morts annoncés par Santé Publique France, il faut donc soustraire les 76 décès déclarés par cet établissement de santé. Et finalement, il n’y a pas eu de hausse brutale : 47 morts. Soit même une légère baisse par rapport aux 50 déclarés pour le jeudi 17 septembre.
Les critiques augmentent sur Twitter
Malgré ces explications, les critiques fusent sur la toile, notamment sur le réseau social Twitter. Via le hashtag #santepubliquefrance, de nombreux internautes critiquent l'agence de santé et crient au complot. D’autres essaient de rassurer.
❌ même dans la communication des chiffres "officiels" #SantéPubliqueFrance s'emmêle les pinceaux. Et nous avec.
— @LesinfirmieresEncolere ???? (@Lesinfirmieres1) September 19, 2020
Hier c'était donc 47 morts (de trop) sur 24 heures et non 123. Nous, nous, présentons nos excuses.
Volonté délibérée de l'Etat de faire peur ou incompétence notoire ❓
Ce "couac" supplémentaire de #SantéPubliqueFrance participe à la ruine d'une impossible sincérité des pouvoirs publics et contribue au démantèlement d'une indispensable relation de confiance pour agir collectivement vis à vis de l'épidémie. https://t.co/CAIFrNF0Jd
— Frédéric BONNIER (@f_bonnier) September 19, 2020
#SantéPubliqueFrance a fait état vendredi de 123 nvx décès dus au #Covid en 24h Mais 76 d’entre eux sont liés à une transmission tardive de données par un hôpital de l’Essonne. Certains remontent à deux mois En réalité le nombre est de 47 décès selon #BFMhttps://t.co/ZpUpXTwRLt
— ???? RositaBanana (@LalobaRose) September 19, 2020
Un couac qui passe mal, d’autant plus que les chiffres sont difficiles d’accès depuis le 10 septembre. Ils sont donnés sans aucune explication sur le site de Santé Publique France, qui dysfonctionne assez régulièrement. Ne perdurent que les bilans hebdomadaires. Un fait qui étonne certains citoyens car, au plus fort de la crise de la Covid-19, un bilan journalier était donné par Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé. Le rendez-vous télévisé était fixé à 19 heures, pour la conférence de presse qui faisait état du nombre de cas, de décès, de personnes en réanimation, etc. Une habitude que certains regrettent, surtout en cette période de rentrée et de recrudescence des patients testés positifs à la Covid-19.