Le gouvernement assouplit ses mesures à l’école. À partir du mardi 22 septembre, dans les écoles primaires et maternelles, un élève positif à la Covid-19 n’entraînera plus automatiquement la fermeture de l’établissement. Seul ce dernier sera isolé et il le restera durant sept jours. Le reste de la classe, professeurs et camarades, ne seront plus considérés comme cas contacts. Pour qu’une classe soit fermée, trois cas seront nécessaires.
89 établissements fermés
Cette décision du gouvernement se fonde sur un avis rendu jeudi 17 septembre par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP). “Le risque de transmission existe surtout d’adulte à adulte et d’adulte à enfant, mais rarement d’enfant à enfant ou d’enfant à adulte”, avance le HCSP. Cette affirmation se base sur la publication d’études qui montrent que les enfants sont de petits contaminateurs. Ces résultats ont notamment été mis en avant par une recherche menée par 27 pédiatres sur 605 enfants de moins de 15 ans en Île-de-France. “Dans 9 cas sur 10, ce sont les adultes malades qui contaminent les enfants, et non l’inverse”, a observé Robert Cohen, pédiatre à l’hôpital intercommunal de Créteil et vice-président de la Société française de pédiatre, chargé de l’étude.
Actuellement, 89 établissements et plus de 2 000 classes sont fermés en France à cause de cas d’enfants positifs à la Covid-19. Parmi eux, 90% sont des écoles primaires et maternelles, où les élèves ont moins de 11 ans, ne portent pas de masque et sont les moins contaminateurs. “Ce nouveau protocole va permettre moins de classes fermées”, a affirmé le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, à RTL. Il permettra également une continuité pédagogique et soulagera certains parents qui redoutent la fermeture des classes et établissements.
Des syndicats en désaccord
Cet allégement du protocole n’est pas partagé par tout le monde. Le Snalc, le syndicat national des lycées et collèges, géré par les enseignants, estime que ces mesures sont précipitées. “On fait passer au second plan la santé des personnels dans les écoles primaires, a réagi Jean-Rémi Girard, son président. À force de se côtoyer, même si les enfants contaminent peu, est-ce qu'ils ne vont pas risquer de contaminer les adultes qui sont à l'école et eux peuvent contaminer beaucoup plus de monde ? Le risque est là. Est-ce que c’est un risque mesuré, c’est loin d’être certain.”
Pour le SnuiPP-FSU, le premier syndicat des enseignants du premier degré, cette décision est incompréhensible. “On est très inquiet de cette attitude du ministère et du gouvernement, a estimé Guislaine David, présidente du syndicat, à Europe 1. Il y a un virus qui circule et on fait comme s’il ne circulait pas. Dans les écoles, on allège le protocole. Donc on a l’impression de marcher sur la tête. Parce qu’il se trouve que dans certaines classes, quand il y a un cas positif, si les règles de distanciation n’ont pas été mises en œuvre, et comme les enfants avant 11 ans ne portent par masque, on peut imaginer qu’ils sont en contact sans arrêt.”