Soixante pour cent des patients diagnostiqués à un stade avancé de cancers de la tête et du cou décèdent de la maladie dans les cinq années suivantes. L’enjeu du dépistage est donc crucial. Ces cancers, aussi appelés cancers ORL ou des voies aérodigestives supérieures (VADS), constituent la septième cause de décès par cancer en Europe. Il s’agit d’un ensemble de tumeurs malignes situées dans les cavités nasales, le pharynx, l’hypopharynx, la cavité buccale, le larynx et l’oesophage cervical. Quelques facteurs favoriseraient la maladie, comme la consommation d’alcool — au-delà de trois verres par jour pour les hommes et de deux verres par jour pour les femmes —, le tabac, le mauvais état dentaire ou encore l'inhalation de produits toxiques (vapeurs industrielles, ciment, goudron, etc.). Lorsque ces cancers sont dépistés à un stade avancé, ils sont généralement très agressifs. En revanche, le taux de survie des patients diagnostiqués à un stade précoce est de 80 à 90%. En moyenne, les hommes seraient plus touchés que les femmes par ces types de pathologies.
Si un symptôme dure plus de trois semaines, il faut consulter
Les traitements proposés pour les cancers de la tête et du cou se font par chirurgie, radiothérapie ou chimiothérapie. Ils peuvent avoir des effets très gênants pour les patients. Néanmoins, ceux-ci sont désormais atténués — et de mieux en mieux grâce aux avancées technologiques — par des techniques de reconstruction fonctionnelles ou plastiques. Par exemple, un malade peut bénéficier d’une reconstruction du muscle de la langue. Et, comme pour beaucoup de pathologies, plus la prise en charge commence tôt, plus les chances de survie et de rémission sont grandes. Pourtant, encore trop de cancers ORL sont diagnostiqués à un stade avancé. Cela représente ⅔ des cas. Une proportion importante alors que le dépistage semble plutôt simple car les symptômes de ces cancers sont facilement identifiables. Il s’agit de la perte de la voix, d’enrouements, de saignements de nez, de douleurs d’oreille, d’un mal à la gorge, de boules dans le cou ou encore d’aphtes. Si au moins l’un de ces symptômes dure plus de trois semaines, il faut que le patient consulte un spécialiste des VADS car cela peut être le signe d’un cancer ORL. Si cette méthode, appelée “un pour trois”, était systématiquement appliquée par les médecins généralistes pour orienter leurs patients ou si elle était mieux connue par ceux-ci, elle pourrait permettre un diagnostic plus précoce. Et donc, une prise en charge plus rapide.
Une campagne pour encourager le dépistage précoce
C’est justement pour sensibiliser le grand public et les professionnels de santé, qu’a lieu la campagne Make Sense “Ensemble prenons le cancer à la gorge”, qui se déroule du 21 au 25 septembre. Portée par l’European Head & Neck Society (EHNS), l’objectif de cet évènement est d’informer et d’encourager le diagnostic précoce. Des vidéos seront diffusées sur les réseaux sociaux tous les jours avec, à chaque fois, une nouvelle thématique. Y seront abordés des sujets comme les différents types de cancers, la prise en charge, le suivi, la réhabilitation, l'innovation, les parcours personnalisés, etc. Elles seront toutes disponibles sur la chaîne YouTube des Hôpitaux universitaires de Marseille (AP-HM).