- Ce dispositif consiste à venir déployer un anneau gonflable en plastique autour de la tête du bébé pour faciliter sa sortie.
- L’un des nombreux atouts de ce dispositif est de ne laisser aucune trace sur le nouveau-né.
- Il est simple d'utilisation et pas cher.
L’accouchement tient-il sa révolution ? Au CHRU de Besançon, le dispositif Odon est testé depuis plusieurs mois et offre une alternative pour les futures mamans et bébés. Cet anneau gonflable en plastique permet d’éviter l’utilisation de forceps, spatules ou ventouses qui laissent une marque sur le bébé. Ce projet est réalisé dans le cadre de l’étude Assist et testé en parallèle au Southmead Hospital à Bristol (Royaume-Uni) et est soutenu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Pas de marque sur le bébé
Odon, du nom de son inventeur, a pour but de faciliter les accouchements. “Ce dispositif consiste à venir déployer un anneau gonflable en plastique autour de la tête du bébé, développe le docteur Nicolas Mottet à l’Est Républicain. Une poire de gonflage permet de gonfler cet anneau et ensuite, l’opérateur saisit les poignées du dispositif pour, lorsque la patiente va pousser, faire progresser la tête de l’enfant dans le bassin maternel. Et, quand la tête arrive au niveau de la sortie, on dégonfle l’anneau pour terminer l’accouchement selon les pratiques habituelles.”
L’un des nombreux atouts de ce dispositif est de ne laisser aucune trace sur le nouveau-né. “Comme c’est un anneau gonflable en plastique, les enfants qui naissent avec ce dispositif n’ont pas d’empreinte sur la tête, confirme Nicolas Mottet. Alors que quand on utilise des forceps, des spatules ou une ventouse, les enfants ont des marques. Elles vont bien entendues disparaître dans les jours suivants, mais c’est toujours déstabilisant pour les parents.”
Simple et pas cher
L’étude, qui a démarré au début de l’année et qui a été interrompue pendant le confinement, a permis de tester le dispositif sur 42 femmes. L’objectif est d’étudier son utilisation de 104 mamans d’ici au début de l’année prochaine. Il offre une alternative aux 15% de femmes en moyenne qui doivent donner la vie avec l’aide de forceps, spatules ou ventouses, ou encore celles qui ont recours à une césarienne. “Il y a en effet des pays qui abandonnent l’accouchement par instruments en pratiquant systématiquement des césariennes, en plus des cas où celles-ci s’imposent, remarque le docteur Mottet. Notamment des pays en voie de développement qui veulent prendre modèle sur certains pays développés comme les États-Unis où le taux de césariennes est de 30 %.”
Enfin, cette option offre l’avantage d’être simple et peu chère “À efficacité équivalente, il pourrait donc être utilisé de manière privilégiée par les équipes obstétricales, assure le CHRU sur son site internet. Il pourrait aussi offrir, pour les mères et bébés les plus vulnérables ou isolés du monde, une option peu coûteuse et simple d’utilisation pour l’accouchement assisté.”