Les chiffres parlent : chez les moins de 35 ans, la fréquence de la maladie veineuse est multipliée par 2,6 lorsque les parents en sont atteints et elle est également multipliée par 2 chez les moins de 45 ans dans le même cas. Il est donc important de s'informer auprès de ses ascendants pour savoir s'ils souffrent de jambes lourdes, varices ou ulcères, qui sont les signes les plus classiques de l'insuffisance veineuse qui toucherait 18 millions de personnes en France.
C'est une étude menée auprès de 120 000 patients vivant dans 24 pays qui a permis d'établir cette statistique de la fréquence de la maladie veineuse liée à l'hérédité qui se classe de très loin comme le premier des facteurs de risque de cette maladie. “C'est le facteur le plus puissant et le plus grave et les personnes jeunes dont un des parents, et encore plus si ce sont les deux parents, souffre de maladie veineuse doivent être suivis régulièrement et être pris en charge le plus tôt possible”, confirme le docteur Vincent Crébassa, médecin, phlébologue.
Une maladie chronique et évolutive
Car si la maladie veineuse n'est pour certains “pas une vraie maladie” au sens où elle ne serait responsable que de phénomènes de jambes lourdes ou simplement handicapante sur le plan esthétique lorsque les varices apparaissent, elle mérite au contraire la plus grande attention : cette maladie est chronique, c'est-à-dire que l'on n'en guérit pas. Surtout, elle est évolutive, c'est-à-dire que ses symptômes et manifestations s'aggravent avec le temps si elle n'est pas prise en charge. Le risque peut aller jusqu'à engager un pronostic vital lorsque la maladie veineuse provoque des phlébites qui, elles-mêmes, peuvent être à l'origine d'embolies pulmonaires qui provoquent une dizaine de milliers de décès par an en France, même si toutes les embolies pulmonaires ne sont pas dues à une aggravation de la maladie veineuse.
Transmise autant par le père que par la mère
La part héréditaire dans le déclenchement de cette maladie est d'autant plus importante qu'elle existe dans tous les cas de figure : le père comme la mère peuvent la transmettre à une fille comme à un garçon, l'égalité de risque étant parfaite entre les deux sexes. Même si on observe une expression un peu plus présente chez les femmes en raison de l'imprégnation hormonale.
Surtout, puisque personne ne peut renier son hérédité, il est nécessaire lorsque la maladie est présente dans la famille d'agir sur d'autres facteurs de risque que l'on a en revanche le pouvoir de modifier. Les plus importants de ces facteurs sont deux choses souvent liées, le surpoids et la sédentarité. L'activité physique régulière et la surveillance de l'IMC (indice de masse corporelle) sont donc essentielles dans la prise en charge de cette maladie.