Environ 30 à 40% des diabétiques développent une maladie leur détruisant les reins lentement. Si les dégâts sont connus, le processus demeurait obscur. Des chercheurs de l'université Augusta (États-Unis) ont publié le 17 août dernier dans The Journal of clinical investigation leur compréhension du phénomène. Ils ont remarqué que les maladies rénales diabétiques perturbaient le mécanisme de nettoyage des reins en augmentant l'activité d'autophagie (destruction par des enzymes de protéines ou cellules endommagées), ce qui finit en “laissant les reins plus vulnérables”, vulgarise Toni Baker, directrice de communication au Collège médical de l'université
“C'est la première fois que nous comprenons qu'il existe un nouveau mécanisme qui conduit au dysfonctionnement de l'autophagie dans une maladie rénale chronique comme le diabète, assure Zheng Dong, auteur de l'étude et titulaire d'une chaire de biologie cellulaire et d'anatomie au Collège de médecine de Géorgie à l'université Augusta. Je pense que cela suggère également que nous avons une voie ciblée pour prévenir ou ralentir la progression de l'insuffisance rénale.” Un espoir immense pour l'ensemble des diabétiques.
Pistes de recherches thérapeutiques
Les chercheurs ont remarqué une diminution brutale de l'activité d'autophagie dans le rein. Cette chute d'activité provoque une prolifération de cellules malsaines dans le rein, des cicatrisations, des inflammations puis une infection des urines. Ils ont cherché sur des souris les causes de ce dysfonctionnement. De fil en aiguille, ils ont découvert que le ralentissement de l'autophagie est provoqué par une baisse des niveaux du gène d'activation de l'autophagie (ULK1) elle-même causée par le microARN miR-214 normalement non-impliqué dans ce processus et qui a pourtant augmenté dans l'organisme. Ce microARN est lui-même contrôlé par le suppresseur de tumeur (p53), connu pour réguler le cycle cellulaire. Les scientifiques le suspectent aussi d'être provoqué par le stress afin d'aider à éliminer les mauvaises cellules.