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Obésité infantile

Obésité des enfants : 250 villes françaises remportent la bataille

Par Mathilde Debry

Le programme Vivons en Forme (VIF), testé dans 250 petites villes françaises, s’est révélé très efficace pour faire perdre du poids aux enfants atteints d’obésité.

Prostock-Studio/iStock
Pour lutter contre l'obésité infantile, 250 petites villes françaises ont participé au programme VIF (Vivons En Forme).
50% des enfants en surpoids/obèses ayant bénéficié des actions du programme VIF® ont amélioré leur statut pondéral.

Une nouvelle étude française parue dans la revue internationale BMC (BioMed Central) Public Health met en évidence l’amélioration du statut pondéral d’enfants en surpoids ou obèses ayant bénéficié des actions du programme VIF® (Vivons En Forme). C’est la première fois que des résultats scientifiques obtenus sur une si longue période indiquent une diminution relativement durable de cette prévalence et non pas une simple stabilisation, validant l’intérêt de cette méthode fondée sur le marketing social.

Ce programme englobe tout l’environnement de vie de l’enfant

Déployé par FLVS, une association à but non lucratif, le programme VIF vise à prévenir le surpoids et l’obésité chez l’enfant pour contribuer à sa bonne santé. Mis en œuvre dans plus de 250 villes françaises, ce programme de prévention englobe tout l’environnement de vie de l’enfant et mobilise l’ensemble des acteurs qui peuvent agir au quotidien pour l’aider à préserver sa santé.

L’étude avait pour objectifs de mesurer l’évolution du surpoids/obésité sur 4 ans d’enfants ayant bénéficié des actions du programme VIF. Pour cette expérience, 827 enfants scolarisés dans quatre villes de moins de 100 000 habitants, adhérentes du programme VIF, ont été pesés deux fois, au début (CP) et à la fin du primaire (CM2). Résultats : 50% des enfants en surpoids ou obèses ayant bénéficié des actions du programme VIF ont amélioré leur statut pondéral. En 2011, 20% des enfants étaient en surpoids ou obèses. Quatre ans plus tard, seulement 16% l’étaient.

“C'est un très beau programme pluridisciplinaire”

Ces bons résultats ont été observés quels que soient le sexe de l’enfant et sa scolarisation (en zone ZEP ou non), ce qui suggère que le programme "gomme" les inégalités sociales et donne les mêmes chances à tous.

“Concrètement, être une ville VIF signifie prendre en compte la malnutrition et l'absence d'activité physique et proposer des solutions adaptées, raconte la maire Les Républicains de Saint-Quentin, Frédérique Macarez. C'est un très beau programme pluridisciplinaire, avec des dossiers-clés en main d'activités proposées. Il s’est traduit par : des actions mises en place dans les écoles, un groupe de sport adapté pour les enfants obèses, la formation de personnels de crèches et de restauration scolaire, l'organisation de Semaine nutrition activité physique et sportive, témoigne l’élue. Nous avons obtenu des résultats très concluants sur la baisse du surpoids et de l'obésité à Saint-Quentin, en particulier dans les quartiers prioritaires. Les chiffres sont éloquents : - 6,6% en 8 ans ; ils font ressortir l'importance d'avoir un ancrage local de l'action en faveur de l'alimentation saine et de l'activité physique”, analyse Frédérique Macarez.

Le surpoids infantile est difficile à inverser

Lorsqu’il s’installe, le surpoids infantile est difficile à inverser. Il persiste souvent à l’âge adulte et peut alors causer de multiples problèmes de santé. Un enfant sur cinq est en surpoids ou obèses en France, avec une prévalence plus élevée dans les populations les plus vulnérables. Vingt-quatre pour cent des enfants d’ouvriers sont par exemple en surpoids et 8% sont obèses, contre respectivement 12% et 3% des enfants de cadres.