Vieillissement, ménopause, pathologies antérieures… Si l'ostéoporose provoque systématiquement une fragilité osseuse et un risque de fracture plus élevé que la normale, ses causes varient d'un patient à l'autre. Décrite comme “silencieuse”, la maladie ne génère pas de symptômes précis, bien que la majorité des personnes qu'elle touche se plaignent de douleurs osseuses.
Cependant, attention : il est possible d'en ressentir lors de l'ostéoporose, mais il convient de ne pas toutes les attribuer à la pathologie. “L'ostéoporose en tant que telle ne fait pas forcément mal, mais c'est la survenue de fractures ostéoporotiques qui peuvent induire des douleurs, parfois extrêmement conséquentes, notamment pour une fracture de vertèbres ou de hanche", explique le professeur Bernard Cortet, rhumatologue au sein du CHRU de Lille.
Un diagnostic difficile
Diagnostiquer la maladie peut être particulièrement difficile, notamment lorsqu'une personne ne souffre pas de fractures ostéoporotiques mais est atteinte de fissures osseuses. D'où la nécessité de mener des examens plus poussés que des radiographies. “Là, c'est la douleur qui peut être révélatrice et qui permet de dépister une ostéoporose", souligne le médecin.
Il ne s'agit pas de la seule complication au diagnostic : la présence d'une autre pathologie liée à l'âge, l'arthrose, le rend également plus difficile à poser. “Il peut parfois y avoir une certaine confusion entre les douleurs liées à l'arthrose et celles liées à l'ostéoporose", indique le rhumatologue.
Ne pas sous-estimer les faibles douleurs qui perdurent
Le niveau de douleur peut également se révéler problématique. Car, en parallèle des douleurs aigües qui amènent à faire des radiographies, il en existe des plus faibles, qui perdurent. Le risque : se dire qu'elles finiront par passer. “Dans ces conditions-là, il est clair qu'il faut demander des radiographies”, insiste le professeur Bernard Cortet.
Le professionnel de santé évoque également le cas des patients dont la fracture ne récidive pas mais est tellement sévère qu'elle induira des troubles sciatiques. “Dans ces conditions, la douleur n'est pas la conséquence directe de la fracture, mais est en quelque sorte une séquelle parfois extrêmement invalidante”, développe le médecin. Elle peut notamment altérer la fonction respiratoire, ce qui peut se révéler dramatique chez les personnes souffrant déjà de troubles.
“Un certain nombre de maladies peuvent induire une ostéoporose”
En parallèle, le professeur Bernard Cortet constate que lorsqu'il demande à ses patients s'ils sont fatigués, ils répondent oui, notamment s'ils sont atteints d'ostéoporose. Un symptôme de la maladie ? “Non, en règle générale, lorsqu'il y a des douleurs, toutes les maladies chroniques peuvent induire une fatigue a fortiori”, assure le rhumatologue.
En revanche, si la fatigue se trouve au premier plan chez une personne ostéoporotique, il est indispensable de rechercher une cause secondaire à l'ostéoporose plutôt que de se limiter au diagnostic de la pathologie liée au vieillissement ou à la ménopause. “Il y a un certain nombre de maladies qui peuvent induire une ostéoporose, notamment des maladies endocriniennes et une maladie digestive qui s'appelle la maladie cœliaque, précise le professeur Bernard Cortet. Tout ceci peut engendrer une fatigue.”
Ainsi, si la prise de sang est une mesure standard pour s'assurer du diagnostic de l'ostéoporose, en fonction des symptômes, il convient de réaliser un prélèvement plus élargi pour dépister d'autres pathologies. Face à cette maladie silencieuse, un mot d'ordre : mener des recherches approfondies.