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Covid-19

Coronavirus : un médicament en préparation à l’Institut Pasteur de Lille

Par Jean-Guillaume Bayard

Une molécule, gardée secrète, capable de stopper le virus a été identifié et est testée par des chercheurs de l’Institut Pasteur de Lille.

anyaivanova/iStock
Cette molécule est efficace dès l'instant où se déclare l'infection.
Elle permet de réduire la charge virale très rapidement.
Une commercialisation est espérée pour 2021.

Le traitement, avant le vaccin ? À l’Institut Pasteur de Lille, des chercheurs étudient une molécule qui diminuerait la charge virale du patient infecté à la Covid-19 très tôt après la contamination. Ils seraient les seuls à l’avoir identifié. Cette molécule est par ailleurs déjà présente sur le marché de l’industrie pharmaceutique.

Plus de 2 000 molécules testées

L’avantage de cette molécule est qu’elle est efficace pour stopper le virus dès que l’infection se déclare. “Ce serait un médicament qu’on prend le plus tôt possible, dès qu’on a confirmation que l’on est infecté par le virus, poursuit Terence Beghyn, chercheur et président-fondateur d’Apteeus, à Franceinfo. L’idée étant de réduire la charge virale le plus vite possible pour deux raisons : la première, réduire la période de contagion des patients infectés, et la deuxième éviter que ces patients puisse passer vers des symptômes plus graves.”

Pour trouver cette molécule, les chercheurs ont utilisé une chimiothèque, une bibliothèque de molécules. Ils ont étudié plus de 2 000 molécules avant de trouver laquelle est efficace pour stopper le virus. Les cultures ont ensuite été analysées par le docteur Sandrine Belouzard, du CNRS, l’une des seules spécialistes des coronavirus en France. Dès août dernier, les chercheurs se sont félicités d’avoir trouvé une molécule qui fait effet. “Je peux vous dire qu'on a une molécule qui nous intéresse vraiment et qui s'est révélé dans des essais de laboratoire, particulièrement efficace, s’était réjouit Daniel Camus, professeur et médecin épidémiologiste à l'Institut Pasteur de Lille, à France 3. On a de bons espoirs. Elle pourrait être utilisée à doses très faibles, ce qui éviterait les risques de toxicité et s'adresserait à toutes les catégories d’âge.”

Une commercialisation envisagée pour 2021

Les chercheurs sont actuellement en quête de financement. Ils essaient de débloquer 5 millions d'euros de fonds afin de pouvoir commencer les essais cliniques sur des patients atteints de la Covid-19. S’ils y parviennent, il espèrent commercialiser le traitement dès 2021.