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Troubles thyroïdiens

Lévothyrox : la mise en garde de l‘Académie de médecine

Par Bruno Martrette

Les malades de la thyroïde peuvent désormais se procurer dans les pharmacies l'équivalent italien du Lévothyrox. Une mesure jugée insuffisante par l’Académie de médecine.  

B. BOISSONNET

La substitution au Lévothyrox doit être mieux encadrée ! C’est le message délivré par l’Académie nationale de médecine ce 17 août.  Cette mise en garde risque de ne pas rassurer les trois millions de patients qui souffrent de défaillance de la glande thyroïde. Menacé de rupture de stock, le traitement habituel est substitué dans les pharmacies par son équivalent italien, l'Eutirox. « Importée d’Italie, cette spécialité est de composition identique au  Lévothyrox , en principe actif et en excipients », expliquait il y a quelques jours, l'Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm).

L’Académie estime que les préconisations prises par l’Ansm sont insuffisantes. Elle rappelle en effet que le Lévothyrox est un médicament à marge thérapeutique étroite et que dans certaines indications, un surdosage ou un sous-dosage peut avoir des conséquences graves, en particulier chez certaines personnes (femmes enceintes hypothyroïdiennes, patient(e)s thyroïdectomisé(e)s, etc...). Toute variation de sa concentration dans l'organisme, même légère, peut il est vrai entraîner des effets indésirables, notamment « un déséquilibre transitoire » des taux d'hormones thyroïdiennes.
L'Académie remarque, en outre,  que si de nombreux généralistes et endocrinologues prescrivent systématiquement le Lévothyrox sous la mentions non substituable , c’est que des éléments concordants les y incitent, dans l’intérêt de leurs patients. 

Alors, « pour préserver la santé de milliers de patients », l'Académie recommande que soient publiées les teneurs en principe actif (L-thyroxine) du Lévothyrox, de ses génériques et de l'Eutirox, afin d'ajuster la posologie au mieux et le plus tôt possible en cas de substitution rendue incontournable par la pénurie du princeps. 

L'Ansm suggérait toutefois dans un courrier adressé le 1er août dernier aux médecins prescripteurs de revoir les patients « dans les 3 à 6 semaines suivant la délivrance » pour s'assurer du maintien de leur équilibre thérapeutique.