Un immense espoir pour les hommes atteints d'un cancer de la prostate métastatique résistant malgré une castration. Selon une étude internationale publiée le 20 septembre dernier dans New England of journal medicine, et présentée lors du congrès de la Société européenne d'oncologie, ils pourraient voir leur durée de vie allongée en prenant une molécule destinée à combattre le cancer du sein.
Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé l'olaparib : une molécule qui inhibe des enzymes PARP appliquée aux femmes souffrant d'un cancer du sein et ayant une mutation délétère suspectée ou confirmée du gène BRCA. De la même manière, les scientifiques estiment que cette molécule fonctionne sur les hommes atteints d'un cancer de la prostate présentant “des altérations qualifiantes des gènes de réparation par recombinaison homologue” et dont la maladie a progressé au cours du traitement précédent avec un agent hormonal de nouvelle génération.
Très efficace contre certaines mutations génétiques
Les scientifiques ont réalisé deux études où deux tiers des patients recevaient la molécule testée, l'olaparib, et le tiers restant celle choisie par leur médecin. Dans la première cohorte, ils ont sélectionné 245 patients avec au moins une altération de BRCA1, BRCA2 ou ATM. Dans le deuxième groupe, 142 patients avec au moins une altération dans l'un des 12 autres gènes pré-spécifiés. Le croisement avec l'olaparib était autorisé après une progression de la maladie basée sur l'imagerie pour les patients répondant à certains critères.
Résultat : l'olaparib semble avoir amélioré la durée de survie globale dans le premier groupe en repoussant la médiane de durée de vie de 14,7 mois à 19,1 mois. Dans la deuxième étude, la durée médiane de survie globale a également été augmentée en passant de 11,5 mois à 14,1 mois avec l'olaparib. Au cours des études, 66% des patients témoins ont été soumis à l'olaparib. Selon les chercheurs ce croisement à l'olaparib montre des rapports de risque de décès de 0,42 dans la première cohorte, de 0,83 dans le deuxième groupe, soit 0,55 dans la population globale. Ainsi cette molécule destinée à combattre certaines formes de cancer du sein semble également être plus efficace que les autres médicaments actuellement proposés pour certains types de cancer de la prostate. “Il s'agit de la première étude de phase 3 à avoir évalué ce traitement face à ce type de cancer et c'est aussi la première à avoir exploré l'intérêt des biomarqueurs génétiques pour guider le choix thérapeutique, comme dans les cancers du poumon", commente auprès de Sciences et avenir le professeur Karim Fizazi, cosignataire de l'étude et oncologue médical à l'Institut Gustave-Roussy de Villejuif.
En France, 26% des cancers masculins sont un cancer de la prostate. Avec 71 000 cas détectés par an, il est le plus commun pour les hommes et le troisième plus meurtrier rappelle l'Institut national du cancer.