4 500 cas de cancer de l’ovaire sont diagnostiqués chaque année. Généralement, ils concernent des femmes de plus de 60 ans, mais la maladie peut aussi toucher des jeunes femmes. Pour elles, il est primordial d’éviter la stérilité, qui est l’une des conséquences possibles du traitement chirurgical. Des chercheurs suédois montrent qu’il est possible de préserver la fertilité de ces femmes, dans une étude parue dans Fertility & Sterility.
Une technique efficace
En Suède, 700 femmes développent un cancer des ovaires chaque année : pour 20% d’entre elles, la tumeur est dite borderline, c’est-à-dire qu’il s’agit de lésions anormales, mais pas d’un cancer à proprement parler. Un tiers de ces tumeurs touchent des femmes en âge de procréer. La plupart du temps, les médecins les soignent grâce à la chirurgie de préservation de la fertilité. Les études sur cette méthode de traitement se sont principalement concentrées sur son efficacité, mais ses conséquences sur la fertilité ont été peu analysées.
Des recours peu nombreux à la fécondation in vitro
Pour cette recherche, les scientifiques suédois se sont basés sur des registres de santé nationaux. Ils ont récolté les données de femmes âgées de 18 à 40 ans, ayant subi ce type d’opération entre 2008 et 2015. Un groupe de contrôle a été constitué avec les informations concernant des femmes ayant eu une chirurgie radicale, soit un retrait de l’utérus. Au total, l’échantillon a rassemblé 277 femmes : leur taux de survie était de 99%, et il n’y a pas eu de différence entre celles ayant subi une chirurgie de préservation de la fertilité et les autres. 23% des femmes opérées selon cette méthode ont eu un enfant après l’intervention chirurgicale. Seulement 9% d’entre elles ont eu besoin d’une fécondation in vitro. "La capacité à procréer semble conservée avec la chirurgie de préservation de la fertilité, souligne Gry Johansen, autrice principale de l’étude, cette connaissance est absolument nécessaire pour pouvoir conseiller et soigner les jeunes femmes souffrant de tumeurs ovariennes borderlines." En France, les données montrent que l'âge moyen d'apparition de ce type de tumeurs est inférieur de 10 ans à celui des tumeurs malignes. Comme en Suède, pour un tiers des cas, les tumeurs borderlines concernent des patientes jeunes.