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Coronavirus

L'épidémie impacte aussi nos rêves… en particulier chez les femmes

Par Chloé Savellon

Les émotions négatives liées à la pandémie de Covid-19 s'immiscent jusque dans notre sommeil et peuvent entraîner des rêves angoissants ou sur le virus lui-même, montre une nouvelle étude publiée par l'American Psychological Association.

metamorworks/iStock
L'impact psychologique de l'épidémie de Covid-19 se manifeste aussi durant le sommeil
Une étude montre que les notions d'anxiété, de maladie et de mort se retrouvent dans les rêves
Ce phénomène est particulièrement présent chez les femmes

Anxiété, stress, inquiétude... la période de pandémie que nous traversons actuellement s'avère particulièrement difficile. Loin de se limiter aux heures du jour, son impact psychologique se manifeste également pendant que nous dormons, et plus particulièrement lorsque nous rêvons, montre une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de la Harvard School Medicine parue dans le journal Dreaming

Cette méta-analyse regroupe quatre études réalisées dans plusieurs pays du monde (Canada, États-Unis, Italie) sur les rêves d'individus pendant la pandémie. Ces recherches, dont l'échantillon varie entre 3000 et 19 adultes, ont été menées à l'aide de plusieurs outils tels que des journaux de rêve tenus par les participants ou de questionnaires. 

"Toutes ces recherches soutiennent l'hypothèse selon laquelle les rêves sont en accord avec nos préoccupations éveillées plutôt que d'être un exutoire pour une compensation, comme l'avaient supposé certaines théories psychanalytiques plus anciennes. Les niveaux plus élevés d'anxiété, de rêves de maladie et de mort en général, et de Covid-19 en particulier, sont en accord avec cela", explique Deirdre Barrett, professeure adjointe de psychologie au département de psychiatrie de la Harvard Medical School et autrice principale de l'étude. 

"Comprendre nos réactions émotionnelles grâce aux rêves"

L'analyse de ces différentes recherches montre également que les femmes semblent davantage impactées que les hommes par ces rêves : "probablement parce que les femmes supportent davantage le fardeau des soins, de la perte d'emploi et d'autres difficultés", suppute Deirdre Barrett.

La chercheuse cite l'exemple d'une mère qui a rêvé que l'école de son enfant l'appelait pour prévenir que la classe de son enfant allait être envoyée chez elle, afin de suivre un programme d'enseignement à domicile pendant toute la durée de la pandémie. "Lorsque les mères de jeunes enfants entendent ce rêve, il y a un rire mais aussi généralement une forte empathie face au sentiment d'accablement que le rêve dramatise", analyse Deirdre Barrett. 

"Les rêves peuvent nous aider à comprendre nos réactions émotionnelles face à la pandémie. Ils peuvent nous faire prendre conscience de ce qui nous dérange le plus dans la pandémie. Les partager avec des personnes de confiance est un bon moyen d'amorcer la conversation pour parler de ces sentiments partagés", conclue la chercheuse principale de l'étude.