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Ménopause

La ménopause n'altère pas forcément la sexualité des femmes

Par Charlotte Arce

Une femme sur quatre ayant plus de 40 ans estime que le sexe est toujours important dans sa vie. Un résultat à mettre en relation avec la fonction et la satisfaction sexuelles.

bernardbodo/iStock
Contrairement à ce qu'affirmaient d'autres études, le déclin du désir chez les femmes de plus de 40 ans n'est pas un élément naturel du vieillissement, mais est lié à une baisse de la fonction sexuelle.
Ainsi, les femmes n'ayant ni dépression, ni symptôme majeur de ménopause continuent pour la plupart à considérer le sexe comme important dans leur vie.

Si la croyance populaire nous pousse à penser que les femmes se désintéressent du sexe à mesure qu’elles vieillissent, l’épanouissement sexuel reste important pour elles et ce, tout au long de leur vie. C’est ce que démontrer une nouvelle étude présentée ce lundi 28 septembre à la réunion annuelle virtuelle 2020 de la Société nord-américaine de la ménopause (NAMS). Selon ses auteurs, 25% des femmes quadragénaires ayant participé aux travaux ont déclaré que le sexe était toujours important pour elles. Un désir lié non seulement à leur satisfaction, mais aussi à leur fonction sexuelle. En d’autres termes, celles souffrant de symptômes contraignants de ménopause ou de dépression sont moins susceptibles d’accorder de l’importance à leur vie sexuelle à mesure qu’elles vieillissent.

Des résultats très hétérogènes

Plusieurs études avaient déjà montré que l’importance du sexe était fortement corrélée à la fonction sexuelle chez les femmes d’âge mûr, et des études longitudinales ont permis aux chercheurs d'examiner comment l'importance du sexe évolue avec l'âge. Mais ces dernières partaient toutes du principe que les femmes se désintéressent de la sexualité en vieillissant.

Pour évaluer quels facteurs influençaient l’intérêt des femmes pour le sexe à partir de 40 ans, au début de la périménopause (les premiers symptômes de la ménopause), les chercheurs ont recruté 3 200 femmes. Les facteurs comprenaient l'origine ethnique, l'éducation, le statut de partenaire, l'indice de masse corporelle, la pression sanguine, le statut de ménopause, les hormones, les symptômes de dépression, le stress ressenti, l'utilisation d'antidépresseurs, l'orientation sexuelle, la satisfaction sexuelle, les douleurs pelviennes, la sécheresse vaginale et les bouffées de chaleur.

Les résultats obtenus montrent une grande hétérogénéité des réponses. Ainsi, 45% des femmes ont déclaré que le sexe était important au début de la quarantaine mais le devenait de moins en moins au fil des années. Pour 27% des femmes, le sexe est resté très important pendant toute la quarantaine tandis qu’un quart des répondantes (28%) estime que le sexe était de faible importance dans leur vie pendant la quarantaine.

Mieux comprendre les causes du déclin du désir

Les chercheurs ont comparé les réponses avec les origines ethniques des répondantes. Les femmes noires étaient plus susceptibles de considérer le sexe comme important pendant la quarantaine, tandis que les Chinoises et les Japonaises ont considéré qu’il n’était pas important, ou ont vu leur intérêt décliner à mesure des années.

Autre donnée intéressante : celle liée à la fonction sexuelle. Ainsi, les femmes présentant des symptômes de dépression sont plus susceptibles d'accorder peu d'importance à leur vie sexuelle, voire à totalement la négliger. Enfin, plus la satisfaction sexuelle est élevée et plus le maintien de la qualité des rapports sexuels dans le temps est prépondérant.

Pour la docteure Stephanie Faubion, directrice médicale du NAMS, cette étude est importante car elle fournit “des indications précieuses aux prestataires de soins de santé qui pourraient autrement considérer le déclin du désir sexuel d'une femme comme un élément naturel du vieillissement". Or, “il existe souvent d'autres raisons traitables, telles que la sécheresse vaginale ou la dépression, qui expliquent pourquoi l'intérêt d'une femme pour le sexe a diminué”.