- Dans un étude réalisée par deux universités britanniques, 90% des participants sur 6 000 déclarent que leur animal de compagnie les ont aidés à mieux vivre le confinement.
- Cependant 68% d'entre eux ont aussi été angoissés par un accès restreint aux cliniques vétérinaires au cas où leur animal tomberait malade.
- L'apaisement à l'anxiété et au stress dépend du lien homme-animal et non de la nature de l'animal de compagnie. Un cochon d'Inde ou un poisson rouge a autant un effet sur la santé mentale de son maître qu'un chat ou un chien.
Chiens, chats, lapins sont les meilleurs amis de l'homme et encore plus durant le confinement. C'est le résultat de l'étude menée par des chercheurs britanniques des universités d'York et de Lincoln (Royaume-Uni) et publiée le 25 septembre dernier sur leur portail Internet. Selon eux, “avoir un animal de compagnie était lié au maintien d'une meilleure santé mentale et à la réduction de la solitude” et la plupart des participants déclarent s'en être rendu compte. Pour ces propriétaires, les animaux de compagnie était “un soutien considérable” notamment durant le confinement britannique du 23 mars au 1er juin dernier.
Quatre-vingt-dix pour cent des 6 000 participants de l'étude avaient au moins un animal de compagnie. Malgré leur nature différente, la force du lien homme-animal ne semble pas différer de manière significative entre les espèces, les animaux de compagnie les plus courants — comme les chats ou les chiens —, les petits mammifères — comme les hamsters ou les lapins — ou même les poissons. Plus de 90% des personnes interrogées ont déclaré que leur animal les avait aidés à “faire face émotionnellement au confinement” et 96% ont déclaré que leur animal les avait aidés “à rester en forme et actifs”.
Force du lien homme-animal
Cependant, ces animaux n'apportent pas que du réconfort : 68% des propriétaires ont déclaré “s'inquiéter” pour leurs animaux durant le confinement. Une des raisons avancées était par exemple la peur d'une restriction d'accès aux soins vétérinaires en cas de maladie de l'animal. “Les résultats de cette étude ont également démontré des liens potentiels entre la santé mentale des gens et les liens émotionnels qu'ils forment avec leurs animaux de compagnie : mesures de la force du lien homme-animal était plus élevé chez les personnes ayant déclaré des scores plus faibles pour les résultats liés à la santé mentale au départ, analyse la docteure Elena Ratschen, autrice principale et chercheuse au département des sciences de la santé de l'Université d'York. Nous avons également découvert que dans cette étude, la force du lien émotionnel avec les animaux domestiques ne différait pas statistiquement selon les espèces animales, ce qui signifie que les personnes de notre échantillon se sentaient en moyenne aussi proches émotionnellement, par exemple, de leur cobaye que de leur chien. Il sera important de veiller à ce que les propriétaires d'animaux reçoivent un soutien approprié pour prendre soin de leur animal pendant la pandémie.”
“Ce travail est particulièrement important à l'heure actuelle car il indique comment le fait d'avoir un animal de compagnie dans votre maison peut atténuer une partie du stress psychologique associé. Cependant, il est important que chacun apprécie également les besoins de son animal, car nos autres travaux montrent que le fait de ne pas y répondre peut avoir un effet néfaste pour les personnes et leurs animaux de compagnie, assure Daniel Mills, co-auteur de l'étude et professeur l'École de biologie de l'université de Lincoln. Bien que notre étude ait montré qu'avoir un animal de compagnie peut atténuer certains des effets psychologiques néfastes du confinement provoqué par la Covid-19, il est important de comprendre que cette découverte est peu susceptible d'avoir une signification clinique. En tout cas, elle ne signifie en aucun cas que les gens devraient acquérir des animaux de compagnie pour protéger leur santé mentale pendant la pandémie.”
Selon les universitaires, plus de 40% des ménages britanniques possèdent au moins un animal de compagnie. À défaut de chiens ou de chats avec qui partager sa vie, l'étude souligne que l'interaction la plus populaire avec des animaux — non domestiqués — est l'observation des oiseaux : près de 55% des participants ont déclaré observer et nourrir les oiseaux dans leur jardin.