La question de savoir s'il existe un niveau de consommation d’alcool sûr chez les femmes enceintes sans conséquence sur le développement futur du bébé est sans réponse. Une nouvelle étude australienne pourrait bien avoir percé le mystère en montrant qu’une faible consommation d'alcool pendant la grossesse peut avoir un effet sur le développement cérébral de l’enfant. Celle-ci est associée à des problèmes psychologiques et comportementaux plus importants chez les jeunes, notamment l'anxiété, la dépression et le manque d’attention. Les résultats ont été publiés le 25 septembre dans l'American Journal of Psychiatry.
La plus grande étude sur le sujet
Les chercheurs se sont intéressés aux effets de la consommation d'alcool pendant la grossesse chez les enfants âgés de neuf à dix ans en étudiant si celle-ci est liée à des différences psychologiques, comportementales, neurales et cognitives. Les faibles niveaux de consommation étaient considérés comme un à deux verres par occasion avec un maximum de six verres par semaine. “Des recherches antérieures ont montré qu'une consommation très élevée d’alcool pendant la grossesse peut nuire au bébé, avance Briana Lees, auteure principale de l’étude. Cette étude montre que toute consommation d'alcool pendant la grossesse, même de faibles niveaux, est associée à des comportements et effets psychologiques chez les enfants, notamment anxiété, dépression et manque d'attention.”
Avec un échantillon de 9 719 jeunes, il s'agit de la plus grande étude sur les effets d'une faible consommation d'alcool pendant la grossesse. Parmi eux, 25% ont été exposés à l'alcool in utero, dont 60% à une faible consommation d'alcool et 40% à des niveaux plus élevés. Une exposition plus intense étant de trois verres ou plus par occasion ou de sept verres ou plus par semaine. Les enfants qui ont été exposés à de faibles niveaux d'alcool in utero à tout moment pendant la grossesse ont éprouvé plus de problèmes psychologiques et émotionnels, y compris l’anxiété et la dépression, et de problèmes de comportement, comme des troubles de l’attention et de l’impulsivité, que les enfants non exposés.
S’abstenir de boire de l’alcool pendant la grossesse
La consommation d’alcool au début de la grossesse est un facteur aggravant pour la santé du futur bébé. La probabilité d'un diagnostic de trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité augmente de 25% chez les enfants qui ont été exposés à des niveaux légèrement plus élevés d'alcool (environ 36 verres) au cours des 6 à 7 premières semaines de grossesse. Une consommation d'alcool plus élevée au début de la grossesse est également associée à 30% de risque plus élevé de développer des troubles du comportement et une plus grande agressivité que les jeunes non exposés.
Plus l’exposition à l’alcool in utero intervient tôt durant la grossesse, plus les conséquences sur sa santé sont importantes. “Les enfants ont éprouvé des effets négatifs même s’ils n’étaient exposés qu’à de faibles niveaux d’alcool au tout début de la grossesse (environ 16 verres au cours des six à sept premières semaines), puis la mère a arrêté de boire. La difficulté est que de nombreuses femmes ne savent pas qu’elles enceinte à ce stade précoce”, reconnaît Briana Lees.
Cette étude montre que l’important est de s’abstenir de boire de l’alcool pendant la grossesse. “Cette recherche met en évidence l'importance pour les femmes d'être conscientes des effets que même de faibles niveaux de consommation d'alcool peuvent avoir sur le développement cérébral des bébés, affirme Maree Teesson, auteure de l’étude. Cette information est également importante pour les femmes qui planifient une grossesse. Même lors de la planification d'une grossesse, il est plus sûr de s'abstenir de toute consommation d'alcool. Toute consommation d'alcool dès la conception tout au long de la grossesse peut avoir un effet sur le développement cérébral de leur bébé.”