- Ce virus est un neurotrope puisqu’il est capable d’infecter le système nerveux.
- L'inflammation des neurones peut être un déclencheur de Parkinson or la Covid-19 peut provoquer une telle inflammation.
Le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 pourrait bien avoir des conséquences à long terme jusqu’alors insoupçonnées. Des chercheurs australiens suggèrent que la pandémie pourrait se prolonger à rebours sous la forme de maladies neurodégénératives. La Covid-19 pourrait être, à long terme, associée à l'apparition de troubles neurologiques associés à Parkinson ou bien l’aggravation de cette maladie pour les patients qui en sont atteints. Les résultats ont été publiés le 22 septembre dans le Journal of Parkinson’s Disease.
Un neurotrope
Les troubles neurologiques associés à une infection à la Covid-19 ont déjà été mis en avance. Cela concerne notamment l’anosmie (la perte de l’odorat), des encéphalopathies ou encore des AVC. Ce virus est un neurotrope puisqu’il est capable d’infecter le système nerveux. Les chercheurs suggèrent que cette capacité du virus pourrait conduire à une autre vague, imprévue jusqu’alors, de maladies dégénératives pour les patients qui ont été infectés.
Les chercheurs ont étudié Parkinson, qui est une maladie neurodégénérative, pour observer comment la Covid-19 pourrait la provoquer. Ils ont mis en avant le fait que l’inflammation des neurones est un déclencheur possible de cette pathologie. Or, parmi les hypothèses sur l’origine de ces inflammations existe celle des maladies virales qui sont soupçonnées d'augmenter le risque d'apparition de cette pathologie. La Covid-19 provoquant une infection virale pouvant avoir des conséquences neurologiques, elle pourrait être facteur, à long terme, d’apparition ou d’aggravation de Parkinson.
Un suivi des patients
L’autre parallèle entre les deux maladies est l’anosmie, présente dans les deux pathologies. “Nous croyons que l'anosmie représente une nouvelle façon de détecter précocement une personne à risque de développer une maladie de Parkinson, précise Leah Beauchamp, chercheuse au Florey Institute of Neuroscience and Mental Health, et autrice de l’étude, dans un communiqué. Nous basant sur les connaissances qui indiquent que l'anosmie est présente chez 90 % des personnes en phase précoce de Parkinson et une dizaine d'années en amont des symptômes moteurs, nous pensons que nous sommes sur la bonne voie.”
Les chercheurs plaident pour un traçage des patients de la Covid-19 qui ont subi des troubles neurologiques afin de déterminer la présence de neurofilaments qui sont le signe d’une possible neurodégénération.