- Des chercheurs américains ont développé un IRM pouvant se transporter à l'intérieur de chambres d'hôpital ainsi que dans les services de réanimation.
- Cette innovation permet ainsi d'effectuer une imagerie cérébrale de patients ne pouvant être transporté ou de limiter les risques pour les patients hautement contagieux.
- Selon cette première étude clinique, la quasi-totalité des scanners du petit IRM sont conformes à ceux des IRM classiques.
L'imagerie cérébrale accessible partout y compris en salle de réanimation. Actuellement, le poids, le volume et surtout le protocole de sécurité autour de cet outil médical majeur dans le diagnostic neurologique n'est accessible que dans des conditions restreintes. Ainsi les personnes en soin intensif — difficilement transportables — ou les personnes souffrant de maladies infectieuses très contagieuses, comme la Covid-19 rendant le transport de la personne ainsi que la décontamination du lieu éprouvant pour l'équipe médicale, y ont difficilement accès. Face à ce constat, des chercheurs américains de l'Université de Yale avec le recours de scientifiques du Massachusetts general hospital dépendant de l'université de Harvard ont trouvé le moyen de créer un petit IRM transportable. Ainsi ce sera la machine qui viendra vers les malades et non plus seulement l'inverse. Ce prototype a été testé, et les résultats de cette étude clinique ont été publiés dans la revue JAMA Neurology le 8 septembre dernier.
“Les progrès récents de la technologie IRM ont permis l'acquisition de données à faible intensité de champ magnétique, expliquent les auteurs de l'article scientifiques. Les scanners IRM fonctionnant à faible intensité de champ permettent des conceptions de design à géométrie ouverte qui peuvent faciliter la manipulation et le positionnement du patient. Ils sont compatibles avec les matériaux ferromagnétiques à proximité, permettant la numérisation à l'extérieur de l'environnement à accès contrôlé d'une suite d'IRM.” L'appareil est muni d'un aimant permanent permettant ainsi tout refroidissement. Il ne nécessite qu'une prise électrique et le respect d'un périmètre de sécurité de 79 cm autour de l'aimant. Cet IRM portable a cependant besoin de la force d'un moteur autonome ainsi que d'une capacité d'entraînement pour être déplacé.
Des résultats encourageants
Une avancée technique et ergonomique, mais est-il fiable ? Pour vérifier cela, les chercheurs ont effectué des tests cliniques. Entre octobre 2019 et juin 2020, 50 patients — dont 20 atteints de Covid-19 — ont accepté de recevoir les radiations de cet IRM portable. Chez les 30 patients non Covid-19, les chercheurs assurent avoir eu des résultats de l'IRM portable concordant à 97% avec ceux des imageries conventionnelles - tomodensitométrie et IRM. Un sans faute à l'exception "d'une hémorragie sous-arachnoïdienne diffuse qui n'a pas été observée". Cependant ils notent que leur IRM portable a permis la détection "d'un infarctus de petit volume non détecté auparavant chez un patient avec arrêt cardiaque qui était trop instable pour être transporté vers l'imagerie conventionnelle." Pour les patients atteints de Covid-19, les scientifiques n'ont pu vérifier leurs résultats que pour 40% d'entre eux. Sur cet échantillon, leur IRM portable confirmait les imageries classiques.
Ils espèrent que leur expérience parviendra à "combler une lacune importante dans le domaine de l'obtention de la neuroimagerie pour les patients atteints d'une maladie grave et d'une neuropathologie potentielle." "Cette expérience démontre que l'IRM portable à faible champ peut être déployé avec succès dans les milieux de soins intensifs, écrivent-ils. Cette approche peut être prometteuse pour l'évaluation portable des blessures neurologiques dans d'autres scénarios, y compris le service d'urgence, les unités mobiles d'AVC et les environnements aux ressources limitées."