- Le médicament a permis de bloquer la réaction immunitaire, néfaste aux malades.
- Le nombre de réplications du coronavirus dans les cellules humaines a drastiquement diminué.
C’est un espoir pour la communauté scientifique : un médicament déjà autorisé pour soigner les patients atteints de sclérose en plaques serait efficace contre le nouveau coronavirus. Des chercheurs de l’université d’Aarhus ont mené une expérience concluante sur le fumarate de diméthyle, dont les résultats ont été publiés dans la revue spécialisée Nature communications.
Une étude ancienne
Christian Kanstrup Holm et David Olagnier sont les deux auteurs principaux de cette recherche. Avant l’apparition du nouveau coronavirus, ils travaillaient sur un nouveau médicament anti-viral, le 4-octyl-itaconate, proche d'une substance déjà existante et qui serait efficace contre l’herpès, zika et contre la sclérose en plaques. “Ensuite, le coronavirus est apparu, nous l’avons donc testé, et nous avons constaté un effet important, souligne Christian Kanstrup Holm. Le nombre de réplications du coronavirus dans les cellules humaines a drastiquement diminué.” Le médicament a également permis de bloquer la réaction immunitaire, néfaste aux malades. “Les gens ne meurent pas seulement du virus en lui-même, ajoute le spécialiste, mais aussi de l’inflammation qui se propage dans leurs poumons.”
L’optimisme des chercheurs
Après les premiers essais menés sur le 4-octyl-itaconate, les chercheurs ont testé le fumarate de diméthyle, car ce médicament est autorisé par les instances sanitaires : les résultats ont été également positifs. “Comme nous avons réalisé des recherches de base, nous ne savons pas si le médicament fonctionne en cas d’infection d’un humain, ce sont les experts en maladie infectieuse qui vont faire ce test, explique Christian Kanstrup Holm. Néanmoins, je dois dire que je suis très optimiste.” Avec son équipe, ils espèrent que des essais sur l’humain pourront être menés.
L’Institut Pasteur de Lille sur la voie d’un traitement
Depuis mars 2020, l’Institut Pasteur de Lille et la société pharmaceutique Apteeus collaborent pour analyser près de 2000 molécules déjà autorisées sur le marché du médicament. L’objectif est de trouver laquelle ou lesquelles seraient efficace contre la Covid-19. Fin septembre, des chercheurs de l’Institut Pasteur de Lille ont déclaré avoir trouvé cette molécule, mais ils attendent des financements pour pouvoir mener un essai avec suffisamment de participants.