- Le gain d'apprentissage est plus important à l'école pour les enfants qui n'ont pas suivi de cours particuliers pour prendre de l'avane.
- La réduction de l'écart diffère en fonction des matières et se dissipe plus facilement pour les matières littéraires que scientifiques.
L’école efface les différences. Voilà comment on peut traduire les résultats d’une étude américaine sur l’écart de niveau entre les enfants au plus jeune âge. Les chercheurs se sont intéressés à comparer jusqu’à quel point les enfants qui vont en preschool, l’équivalent de la petite et moyenne section de maternelle qui sont quasi exclusivement privées et donc pas accessibles à tous, sont avantagés au moment d’entrer au kindergarten, notre grande section de maternelle. Il s’avère que les avantages acquis se dissipent rapidement pour être presque divisés par deux à la fin de l’année de kindergarten. Les résultats ont été publiés par l’American Psychological Association dans la revue Developmental Psychology.
Des gains d’apprentissage plus importants pour les élèves qui n’ont pas suivi de pré-formation
Les chercheurs ont étudié 2 581 enfants, issus de familles à faibles revenus, inscrits au kindergarten, l'équivalent de la grande section de maternelle. Un peu plus de la moitié, 1 334, ont suivi un programme préscolaire, une preschool. Les chercheurs ont évalué tous les enfants en se basant sur leurs compétences académiques, de la lecture aux mathématiques, leur fonctionnement exécutif qui regroupe un ensemble de compétences mentales qui comprend la mémoire de travail, la pensée flexible et la maîtrise de soi, et les compétences socio-émotionnelles, jugées importantes pour la réussite scolaire. Les évaluations ont été effectuées en deux temps, d’abord au début de l’année puis au printemps.
Les résultats ont montré que si un avantage se ressent entre les élèves au début de l’année, celui-ci se dissipe au fur et à mesure. “Nous avons constaté que les élèves qui ont suivi un programme préscolaire entre au kindergarten avec des compétences académiques plus solides que ceux qui n’en ont pas fréquenté. Il en est de même pour le fonctionnement exécutif mais il n'y avait pas de différence globale dans les rapports des enseignants de maternelle sur leurs compétences socio-émotionnelles, a observé Arya Ansari, auteur principal de l’étude. Cependant, nous avons également constaté que les différences entre les deux groupes diminuent entre l'automne et le printemps, principalement parce que ceux qui n’ont pas suivi de programme préscolaire ont fait des gains d'apprentissage plus importants par rapport à leurs camarades de classe.”
Des disparités en fonction des matières
Ces différences de progression entre les élèves varient selon les compétences ont observé les chercheurs. Pour les enfants qui n’ont pas suivi de formation préscolaire, environ 80% de la différence dans les épreuves littéraires, telles que la lecture et l’écriture, s’est effacée. Par contre, cela n’a été le cas que pour 55% de la différence de compétences en mathématiques et 45% de la différence de vocabulaire et de connaissances générales. “Il est important de souligner que tous les enfants, quelle que soit leur participation avant la maternelle, ont fait preuve d'améliorations dans leurs compétences académiques et exécutives à la maternelle, a tenu à signaler Arya Ansari. Cependant, ceux qui ont eu une pré-scolarisation ont fait des améliorations moins importantes que leurs pairs qui n’en ont pas effectué.”
Les chercheurs ajoutent que ces résultats doivent être accueillis avec prudence. Étant donné qu’ils n’ont étudié que des enfants issus de familles à faibles revenus, la généralisation à des familles à plus haut revenu n’est pas automatique. “Une partie intéressante de nos résultats est que les expériences des enfants en classe à la maternelle n’ont pas grand-chose à voir avec la persistance des avantages de la pré-maternelle dans le temps, a avancé le chercheur. Au lieu de cela, ce que nos résultats semblent suggérer, c'est que même si les compétences des enfants sont susceptibles de s'améliorer à la suite de la pré-maternelle, leurs résultats à long terme sont susceptibles d'être affectés par des facteurs qui ne relèvent pas de la scolarisation précoce. Nous avons besoin de considérer la pré-scolarisation comme l'un des nombreux investissements que nous faisons pour garantir à tous les enfants une chance égale de réussir dans la vie.”