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Troubles de déficit de l’attention

TDAH : bien loin d'une épidémie, seuls 0,3% des enfants français sont touchés

Par Mathilde Debry

Les enfants français atteints de TDAH seraient beaucoup moins nombreux que ce qu'indiquent de précédents travaux. 

Fizkes/iStock
Seuls 0,3% des enfants français sont atteints de troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).
La prévalence de l’hyperactivité/TDAH fait l’objet d’intenses débats au niveau international.

Seuls 0,3% des enfants français sont atteints de troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), selon une nouvelle étude basée sur les données de la Sécurité sociale. Un chiffre très éloigné de celui des Etats-Unis, où 9% des enfants seraient victimes de ce problème de santé, décrit par certains spécialistes comme une véritable “épidémie”.

“Intenses débats au niveau international”

“Malgré des décennies de recherche, il n’existe à l’heure actuelle aucun marqueur biologique ni aucun test permettant d’identifier ou de confirmer le diagnostic d’hyperactivité. La prévalence de l’hyperactivité/TDAH fait donc l’objet d’intenses débats au niveau international, écrit en préambule Sébastien Ponnou, auteur de l’étude, psychanalyste et maître de conférences à l’université de Rouen-Normandie. En France, la seule étude disponible pointe un taux de prévalence du TDAH de 3,5 à 5,6 % des enfants âgés de 6 à 12 ans. Les auteurs estiment également que 3,48% des 6–12 ans sont traités par psychostimulant. Notre article s’appuie sur les données de l’Assurance maladie pour discuter ces résultats”, poursuit le spécialiste.  

Il est possible de procéder à une étude rigoureuse du taux diagnostic et du niveau de prescription du méthylphénidate (plus connue sous le nom commercial de ritalineen France en analysant les données de l’Assurance maladie. “Dans cette perspective, nous avons utilisé les informations extraites de la base du Système national d’information inter-régime de l’Assurance maladie (SNIIRAM) présentées en 2017 dans un rapport de l’ANSM”, détaille Sébastien Ponnou. 

“Ce résultat questionne”

Résultats : les données de l’Assurance maladie permettent d’établir une estimation de la prévalence du TDAH de 0,3 % en France. “Ce résultat questionne les raisons du faible taux de médication du TDAH en France en comparaison d’autres pays occidentaux", conclut Sébastien Ponnou.

Face à une maladie fourre-tout, la HAS (Haute Autorité de santé) a défini le TDAH. “Il est souvent réduit à l’expression hyperactivité induisant qu’il ne s’agit que d’enfants agités ou turbulents. Il s’agit au contraire d’un trouble qui associe trois symptômes dont l’intensité et les manifestations varient selon la personne : le déficit de l'attention, l'hyperactivité motrice et l'impulsivité”, précise l'institution.