Le mouvement est un médicament. Dans plusieurs pathologies douloureuses, les patients peuvent être tentés de réduire leur activité physique au minimum. Elle est pourtant nécessaire pour maintenir les capacités physiques, mais doit être adaptée à la maladie. Par exemple, les patients atteints de polyarthrite doivent éviter les sports violents, avec des impacts trop importants. Selon le profil des personnes atteintes, les recommandations ne sont pas les mêmes. Dans Arthritis Care & Research, des chercheurs expliquent comment ils ont catégorisé les patients selon quatre profils, donnant ainsi des informations sur leur niveau d’activité physique et sur leur sommeil.
Les femmes sont plus touchées que les hommes
La polyarthrite rhumatoïde est définie par l’Assurance maladie comme une maladie inflammatoire chronique, touchant plusieurs articulations. Les patients souffrent de poussées, dont la durée varie, entrecoupées de périodes sans douleur. En l’absence de traitement, de nouvelles articulations peuvent être touchées. Elles se déforment progressivement, jusqu’à la destruction dans les cas les plus graves. 200 000 personnes en seraient atteintes en France, majoritairement des femmes.
Un modèle de rythme équilibré
172 personnes souffrant de polyarthrite rhumatoïde, de lupus ou d’arthrose du genou ont participé à la recherche. Les chercheurs ont analysé les journées des participants en répartissant leur activité en différentes catégories : sommeil, repos, temps passé assis, marche, etc. Cela leur a permis de mettre au point quatre profils-types d’activité physique et de sommeil : les gros dormeurs, les petits dormeurs, ceux passant beaucoup de temps assis et ceux avec un rythme équilibré. La dernière catégorie était composée de personnes plus jeunes que la moyenne, dont le métier n’imposait pas d’être assis pendant de longues périodes et habituées à marcher dehors. Ces personnes dormaient en moyenne 7h24, se reposaient pendant 1h30, étaient assises pendant 9h24 et étaient actives pendant 4h24. Elles marchaient au moins 48 minutes par jour.
Aider les patients selon leur profil
D’après eux, l’élaboration de ces modèles pourrait permettre une meilleure prise en charge des patients. "Une approche façon taille unique n’est pas adaptée pour aider les patients atteints de polyarthrite à modifier leur durée de sommeil ou d’activité physique", analyse Lynne Feehan, autrice principale de cette étude. Alison Hoens physiothérapeute, est l’une des patientes ayant participé à la recherche, elle rejoint l'avis de la scientifique. "Le fait de reconnaître que les patients, même s’ils ont des diagnostics similaires, ne sont pas tous les mêmes, encourage une prise en charge sur mesure de la part des professionnels de santé."