- La surproduction des endocannabinoïdes permet de réduire les symptômes d'une infection intestinale et de réduire les jours d'infeciton.
- Elle permet également d'atténuer les effets de la salmonella, une bactérie qui provoque la fièvre typhoïde, la fièvre paratyphoïde et la salmonellose et empêcher Escherichia coli entérohémorragique.
- Ces résultats montrent le potentiel d’un traitement à base de composés du cannabis, ou de dérivés synthétiques, qui pourraient aider les patients à éliminer les infections bactériennes intestinales sans antibiotiques.
Moins de symptômes
La clé du pouvoir du cannabis pour traiter nos maux intestinaux se trouve dans les endocannabinoïdes. Ces neurotransmetteurs, présents naturellement dans nos organismes, sont formés à base de lipides et jouent divers rôles dans le corps, notamment la régulation de l'immunité, de l'appétit et de l’humeur. Des études précédentes ont montré que la dérégulation du système endocannabinoïde entraîne une inflammation intestinale et affecte la composition du microbiote intestinal. Le cannabis est connu pour soulager les affections gastro-intestinales chroniques, notamment le syndrome du côlon irritable et les maladies inflammatoires de l'intestin.Dans cette étude, les chercheurs se sont intéressés à observer si les endocannabinoïdes peuvent jouer sur la sensibilité aux infections gastro-intestinales. Pour cela, ils ont travaillé avec des souris génétiquement modifiées pour surproduire le puissant endocannabinoïde 2-arachidonoyl glycérol (2-AG). Ils ont introduit un pathogène bactérien qui attaque le côlon et provoque une inflammation et une diarrhée marquées. Ils ont observé que les souris génétiquement modifiées n'ont développé que des symptômes bénins par rapport à celles qui n’ont pas été modifiées pour surproduire des endocannabinoïdes. L’inflammation et les signes d’infection ont été beaucoup plus faibles et les charges fécales ont été largement inférieures pour les souris mutantes. En plus, les jours d’infection ont été réduits.
Éviter les antibiotiques
Outre ces observations, les chercheurs ont noté que les niveaux accrus de l’endocannabinoïde 2-AG peuvent atténuer les effets de la salmonella, une bactérie qui provoque la fièvre typhoïde, la fièvre paratyphoïde et la salmonellose et empêcher Escherichia coli entérohémorragique, une bactérie gastro-intestinale particulièrement dangereuse qui infecte les humains. À l’inverse, lorsqu’ils ont utilisé un médicament pour inhiber la production de 2-AG chez les souris, celles-ci sont devenues plus sensibles aux pathogènes bactériens.Ces résultats montrent le potentiel d’un traitement à base de composés du cannabis, ou de dérivés synthétiques, qui pourraient aider les patients à éliminer les infections bactériennes intestinales sans antibiotiques. “Ces résultats peuvent aider à expliquer certains des effets de la consommation de cannabis sur les affections intestinales inflammatoires, poursuit Vanessa Sperandio, professeure de microbiologie et de biochimie et autrice principale de l’étude. Bien que des études aient montré que le cannabis peut réduire l'inflammation, des recherches récentes ont montré que ces conditions ont également tendance à avoir une composante bactérienne qui pourrait être positivement affectée par les cannabinoïdes végétaux.”