Dite "silencieuse", l'ostéoporose est une maladie osseuse particulièrement difficile à diagnostiquer, notamment parce qu'elle touche en majorité des personnes – principalement des femmes ménopausées – âgées de plus de 50 ans. Perte de taille de 4 centimètres, douleurs aigües… Certains symptômes permettent néanmoins d'amener le patient sur la voie du dépistage. Parmi eux figure la fracture de la hanche chez l'un des parents, puisqu'elle constitue un risque héréditaire.
"Ce n'est pas inéluctable, nuance auprès de Pourquoi docteur la docteure Karine Briot, rhumatologue à l'hôpital Cochin à Paris. Ce n'est pas sûr à 100% que la patiente fera une fracture de la hanche, mais c'est un risque dont il faut tenir compte". Concrètement, cela signifie qu'il faut rechercher une fragilité osseuse. En cause : la prédisposition qui peut induire une masse osseuse légèrement plus basse ou une qualité de l'os moins bonne que celle de la moyenne.
"L'ostéoporose n'est pas une maladie génétique"
Ainsi, interroger sa famille sur son historique de fractures est primordial dans le dépistage et le suivi de l'ostéoporose. Lorsqu'une patiente dont l'un des parents a eu une fracture de la hanche est ménopausée, donc sujette à l'ostéoporose, il est indiqué qu'elle consulte son médecin afin de se faire prescrire une densitométrie osseuse. Cet examen, fiable, rapide, et peu irradiant, permet de déterminer la résistance osseuse, donc de prédire le risque de fracture. Une étape indispensable, selon la docteure Karine Briot.
"Même si la génétique est un point important dans le risque de fracture chez les enfants, il n'y a pas que ça : l'ostéoporose n'est pas une maladie génétique, assure-t-elle. Avec l'ostéodensitométrie, soit on voit que les os sont résistants, et à ce moment-là cela relève plutôt de hygiène de vie, soit que l'on a déjà une ostéoporose. Dans ce cas, on peut déjà essayer d'améliorer la résistance en prévention pour éviter de faire une fracture de hanche".
La prévention pour tenter de limiter la perte osseuse
La professionnelle de santé prend l'exemple d'une patiente dont la mère s'est fracturé le col du fémur ; à ce facteur de risque peuvent s'en ajouter d'autres, comme la vieillesse, puisque l'âge moyen des fractures de la hanche se situe aux environs de 25 ans. Conséquence : en fonction du nombre ou de l'importance des facteurs, le médecin peut prédire le risque de fracture à 5 ou 10 ans.
C'est à ce moment que la prévention entre en jeu. Elle passe par l'arrêt de la cigarette, la pratique de l'activité physique, le fait de manger davantage de calcium, la prescription de vitamine D… Objectif : tenter de réduire la perte osseuse. "Ou, en tout cas, de limiter le risque de fracture", reprend la rhumatologue, en soulignent l'importance de débuter une activité physique le plus tôt possible.
Outre l'ostéoporose, l'existence d'autres causes de fragilité osseuse
Attention cependant : si l'on on trouve une fragilité osseuse lors de l'ostéodensitométrie et que l'on n'a pas eu de fracture soi-même, il convient d'écarter d'autres causes de faible densité que l'ostéoporose par le biais d'une prise de sang. "Notre mère peut s'être cassé le col du fémur et on peut avoir une autre cause de fragilité osseuse, comme un problème de thyroïde ou de parathyroïde", explique la docteure Karine Briot.
Par ailleurs, peu d'antécédents de fracture chez les parents sont pris en compte par les rhumatologues. "Avoir fait une fracture du poignet chez la mère est plutôt accidentel, ça n'a pas de poids chez les enfants", indique la médecin.