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Dépistage

Un test respiratoire pour dépister les cancers de la tête et du cou

Par Jean-Guillaume Bayard

Analyser la respiration des patients permet de déterminer les risques de développer un cancer de la tête et du cou.

microgen/iStock
Les chercheurs sont parvenus à détecter la présence des cancers de la tête et du cou en analysant l'haleine des patients.
Les cancers du cou et de la tête représentent 6% des cancers dans le monde et provoquent plus de 300 000 décès chaque année. Savoir bien les dépister est essentiel puisque les traitements existants sont efficaces lorsque ces cancers sont détectés à un stade précoce. Plus celle-ci est tardive, plus le pronostic est mauvais. Des chercheurs australiens de l’université Flinders à Adelaïde pourraient avoir trouvé une méthode de dépistage révolutionnaire : un test respiratoire, peu coûteux et non invasif. Ils ont publié les résultats de leur découverte le 9 septembre dans le British Journal of Cancer.

Des tests simples et non invasifs

Ces deux types de cancer se forment dans les voies aérodigestives supérieures, c’est-à-dire les lèvres, la langue, la bouche, la gorge et le larynx, les glandes salivaires, le nasopharynx ou les sinus et la fosse nasale. Les chercheurs se sont intéressés à l’haleine comme facteur pour déterminer la présence de ces cancers. Ils ont recueilli des échantillons d’haleine chez 181 patients soupçonnés d’avoir l’une de ces maladies à un stade précoce. Ils ont utilisé la spectrométrie de masse, qui est une technique d'analyse qui permet d'identifier des molécules d’intérêt par mesure de leur masse, pour rechercher les composés organiques volatiles des malades.

L’avantage de cette méthode est qu’elle est simple à réaliser, peu coûteuse et non invasive. “Nous avons cherché à cerner avec précision ce qu'est l'analyse respiratoire en tant que test non invasif pour détecter les cancers de la tête et du cou. À terme, cela pourrait aboutir à l'élaboration d'une méthode simple pouvant améliorer les résultats des traitements et la morbidité des patients”, avance le Dr Roger Yazbek, qui a participé à l’étude.

Promouvoir l’utilisation du test

Les résultats de ces tests respiratoires ont montré que 66% des volontaires ont des tumeurs primaires de stade précoce et 58% des métastases ganglionnaires régionales. Un diagnostic confirmé par des analyses des biopsies tissulaires qui confortent la précision des tests. “Grâce à ces résultats prometteurs, nous espérons tester la méthode dans des centres de soins, tels que des cliniques ou cabinets de médecins généralistes, afin de promouvoir son utilisation et faciliter ainsi le dépistage précoce de ces cancers”, s’est réjouit le Dr Nuwan Dharmawardana, le co-auteur principal.

Les facteurs de risque de ces cancers sont le tabac, l'alcool et une mauvaise hygiène bucco-dentaire. Les symptômes qui doivent alerter sont : des douleurs à la déglutition, une mauvaise haleine, une masse au niveau des ganglions, une modification de la voix et des difficultés pour respirer.