Selon une étude qui croise données pharmaceutiques et épidémiologiques, les Français ont surconsommé des anxiolytiques et somnifères durant le confinement jusqu'à aujourd'hui.
Les auteurs de l'étude remarquent également un renoncement aux substituts tabagiques, à la vaccination et aux examens d'imagerie médicale. Autant de risques sanitaires qui devraient peser sur le système de santé ces prochaines années.
La pandémie a angoissé les Français. C'est l'une des conclusions du 4ème rapport d'étude sur l'usage des médicaments de ville en France durant le confinement et de déconfinement menée par l'EPI-Phare - un organisme d'étude de pharmaco-épidémiologie créé fin 2018 par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM). Cette étude qui exploite les données du Système national des données de santé (SNDS) qui recense les médicaments achetés sur ordonnance, observe l'évolution de consommation de médicaments en pharmacie entre le 16 mars et le 13 septembre 2020.
Durant ces 6 mois, ces scientifiques ont remarqué une sur-consommation de médicaments des troubles mentaux et des addictions "lors des 2 premières semaines de confinement suivie d’une baisse relative des délivrances sur ordonnance en pharmacie jusqu’à la première semaine de post-confinement." Une surconsommation qui s'est ensuite prolongée durant l'été pour certains médicaments.
Un phénomène qui n'est pas sans conséquence. Le portail Vidal - qui édite les dictionnaires médicaux - rappelle que les anxiolytiques sont prescrits pour relaxer et diminuer les signes de l'anxiété. Cependant ils comportent de nombreux effets secondaires comme le risque de dépendance - notamment pour ceux à base de benzodiazépine -, de somnolence - risque d'accident de le route -, de réaction paradoxale d'augmentation de l'anxiété, de troubles de la mémoire ou de troubles du rythme cardiaque. De nombreuses formules dans ce type de médicament ne doivent pas être pris plus de 12 semaines. Quant aux hypnotiques couramment appelés somnifères, ils provoquent un risque d'accoutumance - il faut augmenter les doses - et de dépendance, notamment.
Les scientifiques de l'EPI-Phare remarquent également un fort déficit de vaccination durant cette période : vaccins penta/hexavalents pour nourrissons (-40 000 doses), vaccins anti-HPV (-150 000 doses), vaccin ROR [Rougeole-Oreillons-Rubéole] (-130 000 doses), vaccin antitétanique (-620 000 doses). Un retard qui selon les auteurs de l'étude ne pourra pas être rattrapé cette année.
A partir de l'analyse de l'ensemble des médicaments délivrés en pharmacie sur ordonnance, l'étude assure que les personnes souffrants de maladie chronique ont poursuivi leur traitement, notamment grâce aux ordonnances "périmées" et à la téléconsultation. Cependant, les épidémiologistes observent une diminution du nombre de mise en route de nouveaux traitements. Ils s'inquiètent de voir "une très forte diminution de la délivrance et de l’utilisation de produits qui nécessitent une administration par un professionnel de santé", comme une chute de 250 000 préparations pour coloscopie, de 500 000 produits iodés pour scanner ou de 280 000 produits de contraste pour IRM. "La chute, non rattrapable, de ces trois derniers actes indispensables pour diagnostiquer certains cancers ou maladies graves en poussée, conduisent avec l’ensemble de la filière de cancérologie et de médecine de spécialité à des retards conséquents de prise en charge" notent-ils ces détections manquées ou retardées pourraient peser sur le système de santé dans les année à venir.
Durant ces 6 mois, ces scientifiques ont remarqué une sur-consommation de médicaments des troubles mentaux et des addictions "lors des 2 premières semaines de confinement suivie d’une baisse relative des délivrances sur ordonnance en pharmacie jusqu’à la première semaine de post-confinement." Une surconsommation qui s'est ensuite prolongée durant l'été pour certains médicaments.
Légère angoisse et troubles du sommeil
Sans surprise, les Français ont surconsommé des tranquillisants du type anxiolytique et hypnotiques, couramment appelés somnifères pendant la crise. Une sur-consommation par rapport aux projections attendues qui se traduit par un million de traitements supplémentaires prescrits pour les anxiolytiques et de près de 500 000 pour les hypnotiques durant ces six mois. "Cette augmentation reflète probablement l’impact psychologique important de l’épidémie de Covid-19 et de ses conséquences sociales, professionnelles et économiques" avancent les auteurs de l'étude. Et durant les 4 mois de déconfinement, la consommation d'anxiolytique et de somnifère continue d'être plus importante que les projections anté-épidémies. Durant la quinzaine du 20 juillet au 2 août, leurs consommations a bondi de plus de 10% par rapport à la consommation attendue.Un phénomène qui n'est pas sans conséquence. Le portail Vidal - qui édite les dictionnaires médicaux - rappelle que les anxiolytiques sont prescrits pour relaxer et diminuer les signes de l'anxiété. Cependant ils comportent de nombreux effets secondaires comme le risque de dépendance - notamment pour ceux à base de benzodiazépine -, de somnolence - risque d'accident de le route -, de réaction paradoxale d'augmentation de l'anxiété, de troubles de la mémoire ou de troubles du rythme cardiaque. De nombreuses formules dans ce type de médicament ne doivent pas être pris plus de 12 semaines. Quant aux hypnotiques couramment appelés somnifères, ils provoquent un risque d'accoutumance - il faut augmenter les doses - et de dépendance, notamment.
Autres répercussion du Covid-19
L'étude note que la consommation des autres médicaments de troubles mentaux, comme les antidépresseurs ou antipsychotiques, sont restés "à un niveau stable". Par ailleurs, le scientifiques observent que "la délivrance de médicaments de la dépendance à l’alcool a été stable durant et après le confinement, celle de la dépendance aux opiacés en augmentation après le confinement (+17 000 délivrances en six mois) et celle des substituts nicotiniques en forte baisse (-275 000 délivrances en six mois)." Ainsi, la pandémie de la Covid-19 a détourné de nombreux fumeurs de leur volonté d'arrêter et l'étude enregistre une baisse de 25% du nombre de nouveau traitement par substitut nicotinique.Les scientifiques de l'EPI-Phare remarquent également un fort déficit de vaccination durant cette période : vaccins penta/hexavalents pour nourrissons (-40 000 doses), vaccins anti-HPV (-150 000 doses), vaccin ROR [Rougeole-Oreillons-Rubéole] (-130 000 doses), vaccin antitétanique (-620 000 doses). Un retard qui selon les auteurs de l'étude ne pourra pas être rattrapé cette année.
A partir de l'analyse de l'ensemble des médicaments délivrés en pharmacie sur ordonnance, l'étude assure que les personnes souffrants de maladie chronique ont poursuivi leur traitement, notamment grâce aux ordonnances "périmées" et à la téléconsultation. Cependant, les épidémiologistes observent une diminution du nombre de mise en route de nouveaux traitements. Ils s'inquiètent de voir "une très forte diminution de la délivrance et de l’utilisation de produits qui nécessitent une administration par un professionnel de santé", comme une chute de 250 000 préparations pour coloscopie, de 500 000 produits iodés pour scanner ou de 280 000 produits de contraste pour IRM. "La chute, non rattrapable, de ces trois derniers actes indispensables pour diagnostiquer certains cancers ou maladies graves en poussée, conduisent avec l’ensemble de la filière de cancérologie et de médecine de spécialité à des retards conséquents de prise en charge" notent-ils ces détections manquées ou retardées pourraient peser sur le système de santé dans les année à venir.