ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Cancer du sein : un déficit de soutien psychologique en France

Octobre rose

Cancer du sein : un déficit de soutien psychologique en France

Par Mathilde Debry

A la suite d'un diagnostic du cancer du sein, 44% des femmes n'ont bénéficié d'aucun soutien psychologique.

spukkato / istock.
Parmi les 287 femmes de l'étude, 45% d'entre elles n'ont jamais rencontré la psychologue normalement présente dans les hôpitaux et les cliniques.
43% des femmes interrogées ont par ailleurs connu un épisode dépressif post-traitement.
Le soutien mental des femmes touchées par un cancer du sein n’est pas assez important en France, selon une enquête menée par la psychothérapeute Célia Charpentier. Les résultats montrent qu'à la suite du diagnostic du cancer du sein, 44% des femmes ne se sont vu proposer aucun soutien psychologique.  "Cela est d'autant plus surprenant que 79% des femmes interrogées considèrent que le mental joue un rôle essentiel dans leur guérison", note la professionnelle de santé, elle-même atteinte d’un cancer du sein dont elle est aujourd'hui guérie.

45% des femmes n'ont jamais rencontré la psychologue

Parmi les 287 femmes de l'étude, 45% d'entre elles n'ont jamais rencontré la psychologue normalement présente dans les hôpitaux et les cliniques, et 6% n'avaient même pas connaissance de son existence. "Au final, le plus surprenant dans cette étude est que seulement 42% des femmes ont eu un soutien psychologique pendant leur traitement, et pourtant 87% pensent qu'un suivi est indispensable ou simplement utile", juge Célia Charpentier dans Le Point

Pour 68% des femmes ayant bénéficié d’un suivi psychologique, c'était avec la psychologue du service. 18% avaient déjà un psychothérapeute qu'elles ont continué à voir, et 14% ont fait la démarche par elles-mêmes de démarrer un travail thérapeutique à l'extérieur de l'hôpital ou de la clinique. 43% des femmes interrogées ont par ailleurs connu un épisode dépressif post-traitement.

60 000 nouveaux cas tous les ans

Avec 60 000 nouveaux cas tous les ans, le cancer du sein se situe au premier rang des cancers incidents chez la femme, nettement devant le cancer colorectal et le cancer du poumon. Le dépistage du cancer du sein (recommandé tous les 2 ans aux femmes âgées de 50 à 74 ans, NDLR) est d’autant plus intéressant que la survie à 5 ans des patientes touchées s’améliore de plus en plus : elle est passée de 80% pour les malades diagnostiquées entre 1989 et 1993 à 87% pour celles diagnostiquées entre 2005 et 2010. De ce fait, le taux de mortalité lié au cancer du sein diminue d’année en année.