Nos yeux peuvent en dire beaucoup plus sur nous qu’on ne le pense. Une collaboration internationale de chercheurs a développé une intelligence artificielle autonome capable de prédire les risques de maladies cardiovasculaires chez les patients grâce aux vaisseaux sanguins présents dans la rétine. Les résultats de leur avancée ont été publiés le 12 octobre 2020 dans la revue Nature Biological Engineering.
Une intelligence artificielle totalement autonome
Les chercheurs ont eu l’idée d’utiliser l’angiographie pour éclairer les vaisseaux sanguins de la rétine. Cette méthode d’imagerie médicale consiste à administrer au patient un produit de contraste faiblement radioactif qui se fixera ensuite sur l’organe ou le tissu ciblé. Grâce à la radioactivité du produit et au rayonnement de la machine utilisée pour transcrire les informations, il devient ensuite possible de cartographier visuellement la zone concernée.
Dans le cas de l’angiographie rétinienne, le but est de déceler la présence d’une hypertension au niveau des vaisseaux sanguins, ce qui serait le signe de la présence d’une maladie cardiovasculaire. S’il est depuis longtemps possible de déceler les risques de maladies cardiovasculaires dans nos rétines, la nouveauté ici réside dans le fait qu’une intervention humaine ne sera plus forcément nécessaire grâce à l’intelligence artificielle.
De meilleurs résultats que ceux des médecins
Pour ce faire, les chercheurs ont entraîné une intelligence artificielle à l’aide de 70 000 images provenant de personnes d’origines diverses pour qu’elle puisse comprendre d’elle-même si ou personne présentait ou non un risque de maladie cardiovasculaire. Ces images se concentraient notamment sur les marqueurs communs à identifier dans le système vasculaire rétinien.
Afin d’apprécier au mieux la précision des capacités de détection de l’intelligence artificielle, les chercheurs ont ensuite soumis l’ordinateur à des tests, pour comparer ces résultats avec ceux de vrais médecins. Sans surprise, les capacités de détection de l’intelligence artificielle ont surpassé celles des médecins.