- Si la réinfection se révèle banale, et si un vaccin hautement efficace n'est pas administré à la plupart de la population mondiale, le SRAS-CoV-2 s'installera probablement dans un modèle d’endémicité.
- Une nouvelle étude estime que l'immunité dure entre 5 et 7 mois.
- La saisonnalité du virus pourrait le faire revenir tous les ans.
Une immunité entre 5 et 7 mois
Le scénario exploré par les chercheurs anticipe une diminution en un an de l'immunité contre le SRAS-CoV-2, développée soit après une première infection soit par un vaccin. Cela donnerait des épidémies annuelles de Covid-19. En revanche, si l’immunité est plus longue à s'installer, cela pourrait conduire à une disparition du virus mais à sa résurgence après quelques années. “Si la réinfection se révèle banale, et si un vaccin hautement efficace n'est pas administré à la plupart de la population mondiale, le SRAS-CoV-2 s'installera probablement dans un modèle d’endémicité, ont écrit les chercheurs. Reste à savoir si les réinfections seront courantes, à quelle fréquence elles se produiront, à quel point les personnes réinfectées seront contagieuses et si le risque de changements cliniques graves avec une infection ultérieure reste à comprendre.”L’inconnue qui entoure l’immunité est le facteur qui pousse les chercheurs à parler de virus endémique. Les études sérologiques indiquent que la plupart des infections, quelle que soit leur gravité, entraînent le développement de certains anticorps spécifiques du SRAS-CoV-2. Pourtant, on ne sait toujours pas si ces anticorps sont eux-mêmes suffisants pour fournir une “immunité stérilisante” à long terme pour empêcher la réinfection. Une étude américaine publiée le 5 octobre dans la revue Immunity avance que l'immunité au SARS-CoV-2 pourrait durer au moins cinq mois et jusqu'à sept mois après la première infection. Une fois cette période passée, le virus serait capable d’affaiblir ou de contourner l’immunité pour réinventer l’organisme.
La saisonnalité en question
Les chercheurs ont également regardé du côté de la co-infection. La réponse immunitaire au SRAS-CoV-2 peut être affectée par le fait qu'une personne est actuellement ou a été récemment infectée par un autre virus. L’immunité croisée a déjà été montrée à travers plusieurs études et d’autres travaux confirment que les infections virales respiratoires simultanées ne sont pas associées à une gravité accrue de la maladie. “Bien que certaines co-infections du SRAS-CoV-2 aient été documentées, les données sont insuffisantes pour tirer des conclusions”, notent toutefois les chercheurs.Enfin, l’autre piste explorée est celle de la saisonnalité. La Covid-19 serait plus transmissible en hiver. En dehors des tropiques, de nombreux virus respiratoires courants réapparaissent de façon saisonnière à certaines périodes de l’année. Les conditions environnementales peuvent également moduler la transmission du virus et la rendre plus importante en hiver, comme c’est le cas pour la grippe, une fois que l’immunité augmente.