Lorsqu'il s’agit de dépeindre la vie sexuelles des jeunes, les médias s’en donnent parfois à cœur joie : “délurés”, “impulsifs”, “en proie aux hormones”… Pourtant, une nouvelle étude parue dans Psychological Science suggère au contraire des tempéraments responsables chez cette catégorie de population dans sa tendance à envisager des relations sexuelles avec une personne rencontrée récemment.
“Notre étude suggère que les jeunes adultes sont très cohérents dans leurs choix, équilibrant le niveau d'attractivité des partenaires potentiels et le risque potentiel d'infection sexuellement transmissible”, souligne Laura Hatz, doctorante à l'université du Missouri qui a dirigé l’étude.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont recruté 257 jeunes adultes. Ces dernier ont été invités à se projeter dans des “jeux sexuels” hypothétiques. On leur a montré une photo du visage d'un partenaire potentiel, ainsi que le risque associé à une relation sexuelle avec cette personne (là encore hypothétique), par exemple de contracter une infection sexuellement transmissible.
Des tempéraments plus impulsifs avec l'argent qu'avec le sexe
Presque tous les participants ont fait des choix rationnels, définis par des modèles établis de comportement psychologique. Des recherches antérieures ont montré qu'en général, les individus ont tendance à utiliser ce que l'on appelle des stratégies de décision heuristiques, autrement dit des raccourcis cognitifs qui peuvent occulter certaines informations au moment de prendre une décision.
Laura Hatz et ses collègues ont constaté que même les individus qui pouvaient être identifiés comme des “décideurs heuristiques classiques” face à des choix d'ordre financier opteraient plutôt pour la voie de la raison lorsqu'il s'agit de sélectionner d'éventuels partenaires sexuels.