Près d’un an après l’autorisation par l’Assemblée nationale des premières expérimentations sur le cannabis à usage thérapeutique en France, les choses s’accélèrent enfin. Un décret, signé le 9 octobre 2020 par le ministre de la Santé, ouvre enfin la voie à une expérimentation sur le sol français du cannabis médical. Les premiers essais devraient normalement avoir lieu au premier trimestre 2021.
Pour l’instant, l’Agence nationale pour la sûreté du médicament (ANSM) recherche des entreprises qui seraient capables de lui fournir et importer le cannabis thérapeutique souhaité. Pour l’heure, il semblerait que la majorité des fournisseurs soient canadiens.
Un premier bilan à six mois
Les médicaments au cannabis seront disponibles sous plusieurs formes, notamment en gélules, à prendre par voie sublinguale (faire fondre sous la langue) ainsi que sous la forme de fleurs séchées vaporisées pour les crises douloureuses aiguës.
La première expérimentation concernera 3 000 personnes en France et en Outre-mer, dont 700 sont traitées pour des problèmes de douleurs qui ne peuvent être résolus avec des traitements classiques. Ces personnes, triées et sur liste d’attente, sont atteintes de douleurs chroniques neuropathiques, avec des lésions du système nerveux central et périphérique. Ils seront suivis par l’un des 49 centres de santé présents sur le territoire métropolitain pendant six mois afin d’établir des premières conclusions. En complément de cette expérimentation, les patients conserveront leur traitement habituel.
Les traitements seront grâce à plusieurs ratio spécifiques CBD/THC afin d’optimiser la tolérance pour les patients. Le CBD (cannabidiol) servant à améliorer la tolérance au produit tandis que le THC (tétrahydrocannabinol) est la substance active responsable de la diminution de la douleur.
Si ces essais sont concluants, ils pourraient servir à un grand nombre de personnes puisque les chercheurs estiment que les douleurs neuropathies concernent 5% de la population en France.