- "Hors contexte médicolégal, le certificat de virginité n'a pas de sens et représente une véritable maltraitance pour les femmes", selon le CNGOF.
- "Les mêmes réflexions doivent s'appliquer aux réfections d'hymen, qui n'ont plus lieu d'être et pour lesquelles nous demandons la fin du remboursement de cet acte par l’Assurance Maladie", estime le CNGOF.
"Une véritable maltraitance pour les femmes"
"Hors contexte médicolégal, ce certificat n'a pas de sens et représente une véritable maltraitance pour les femmes", poursuivent les professionnels de santé. Ils rappellent que les maltraitances sur les mineures doivent faire l'objet d'une déclaration à l'Aide sociale à l'enfance, et que si la femme est majeure, la levée du secret médical devrait être envisagée en cas de demande de certificat de virginité, comme pour les violences conjugales.
"Les mêmes réflexions doivent s'appliquer aux réfections d'hymen, qui n'ont plus lieu d'être et pour lesquelles nous demandons la fin du remboursement de cet acte par l’Assurance Maladie", conclut le CNGOF.
Peu de chiffres existants
Les certificats de virginité et les reconstructions d’hymen sont parfois réclamés avant un mariage religieux. "Par définition, il y a peu de chiffres existants à ce sujet car la grande partie est souterraine. Mais chaque année, plusieurs cas sont révélés", fait savoir le ministère de l’Intérieur.
Dans une interview au Parisien, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, avait déjà annoncé que le gouvernement prévoyait de "s’attaquer aux certificats de virginité". "Certains médecins osent encore certifier qu’une femme est vierge pour permettre un mariage religieux, malgré la condamnation de ces pratiques par le conseil de l’Ordre des médecins. On va non seulement l’interdire formellement, mais proposer la pénalisation", assurait le ministre. Des propos soutenus par Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, chargée de la Citoyenneté.
Chez les professionnels de santé concernés, la mesure fait débat. Il y a cette position du Collège des gynécologues mais d'autres estiment que cette mesure pourrait mettre en danger les femmes qui demandent ces interventions en raison de possibles réactions dans leurs familles.