En dépit des mesures mises en place pour améliorer le bon usage des médicaments composés d’isotrétinoïne, le nombre de grossesses des femmes traitées avec pour de l’acné reste élevé, exposant les enfants à naître à des risques de malformations graves. Des troubles psychiatriques continuent également d’être rapportés à cause de ces médicaments contre l’acné.
“Ces médicaments ne peuvent être prescrits qu’en dernière intention”
Aussi, “l’ANSM réunira début 2021 des représentants des professionnels de santé et des patients pour discuter d’actions à mettre en œuvre afin de poursuivre et de renforcer la réduction des risques liés à la prise de ces médicaments", explique l’agence de santé.
Dans cette attente, “nous demandons aux professionnels de santé concernés (dermatologues, médecins généralistes et pharmaciens d’officine) ainsi qu’aux patients, et en particulier aux filles et femmes en âge d’avoir des enfants, de respecter les règles d’utilisation de ces médicaments qui ne peuvent être prescrits qu’en dernière intention", poursuivent les experts.
Anomalies du cerveau, du visage ou du cœur chez les fœtus
Les médicaments à base d’isotrétinoïne ne doivent être prescrits qu’en dernière intention pour le traitement d’acnés sévères, uniquement en cas d’échec des traitements classiques (antibiothérapie et traitements locaux). Une cure de traitement dure habituellement de 4 à 6 mois, et la plupart des patients n’ont besoin que d’une seule cure.
L’utilisation de ces médicaments pendant la grossesse est une contre-indication absolue en raison du risque très élevé de malformations graves (plus de 30%) chez les fœtus, telles que des anomalies du cerveau, du visage ou du cœur. "Malgré les mesures mises en place, le nombre de grossesses exposées à l’isotrétinoïne n’a pas diminué depuis 2010 (environ 175 grossesses chaque année)", déplore l’ANSM. L’institution ajoute : "par ailleurs, des cas d’anxiété ou de changements de l’humeur, de dépression, ou d’aggravation d’une dépression incluant des tentatives de suicide, sont rapportés chez des patients traités".
En France, 6 millions de personnes sont touchées par l’acné. Parmi les patients concernées, 1/4 sont des adultes.