- En testant un nouveau scanner dans le cadre de leurs recherches en oncologie, les chercheurs ont découvert une nouvelle glande salivaire, située tout au fond du nasopharynx.
- Cette découverte pourrait profiter aux patients atteints d'un cancer de la tête et du cou en cas de radiothérapie.
- En épargnant cette nouvelle zone, les chercheurs pourront ainsi diminuer le risque de complications.
C’est une trouvaille qui n’a pu être faite que récemment, grâce à un tout nouveau modèle de scanner. Vendredi 16 octobre, le radio-oncologue Wouter Vogel et le chirurgien buccal et maxillo-facial Matthijs Valstar de l’Institut néerlandais du cancer ont détaillé dans la revue Radiology & Oncology leur découverte : celle d’une glande salivaire jusqu’ici inconnue au fond du nasopharynx.
Dans un communiqué, ils expliquent en avoir fait la découverte par hasard, alors qu’ils testaient un nouveau scanner TEP/CT PSMA permettant non seulement de visualiser les organes, mais aussi les cellules et les molécules. En utilisant un produit de contraste, ils se sont aperçus qu’en plus de mettre en évidence les glandes salivaires déjà connues, l’imagerie illuminait une nouvelle zone, située tout au fond du nasopharynx.
“Les gens ont trois ensembles de grosses glandes salivaires, mais pas là, explique Wouter Vogel. Pour autant que nous le sachions, les seules glandes salivaires ou muqueuses du nasopharynx sont microscopiquement petites, et jusqu'à 1 000 sont réparties uniformément sur toute la muqueuse. Alors, imaginez notre surprise lorsque nous avons trouvé ces glandes."
D’après le Matthijs Valstar, ces deux nouvelles zones “se sont avérées avoir d’autres caractéristiques des glandes salivaires". Mises en évidence sur 100 personnes, ces nouvelles glandes ont été appelées glandes tubaires, “en référence à leur localisation anatomique".
Moins de complications après un traitement par radiations
Pour les chercheurs, cette découverte peut être bénéfique pour les patients atteints de cancer de la tête et du cou, y compris les tumeurs de la gorge ou de la langue puisqu’elle va désormais permettre de la “contourner” lors des futurs traitements, comme la radiothérapie. “La radiothérapie peut endommager les glandes salivaires, ce qui peut entraîner des complications, détaille le radiothérapeute Wouter Vogel. Les patients peuvent avoir des difficultés à manger, à avaler ou à parler, ce qui peut être un véritable fardeau."
Car l’irradiation de ces “nouvelles” glandes peut entraîner des complications. En collaboration avec leurs collègues du centre médical universitaire de Groningue (Pays-Bas), les chercheurs ont analysé les données de 723 patients ayant subi un traitement par radiations. Ils ont constaté que plus ces nouvelles zones sont irradiées, plus les patients souffrent de complications par la suite.
“Pour la plupart des patients, il devrait être techniquement possible d'éviter d'administrer des radiations à cet endroit nouvellement découvert du système des glandes salivaires, de la même manière que nous essayons d'épargner les glandes connues, conclut Wouter Vogel. Notre prochaine étape est de trouver comment nous pouvons épargner au mieux ces nouvelles glandes et chez quels patients. Si nous y parvenons, les patients pourront ressentir moins d'effets secondaires, ce qui améliorera leur qualité de vie globale après le traitement."