5% des enfants dont la mère a pris de la Dépakine ont un risque de faire des troubles neurologiques contre 0,89% pour les autres.
Ces chiffres restent encore sous-estimés, selon les chercheurs.
Peu importe le moment où la mère prend ce médicament pendant la grossesse, les risques sont toujours aussi importants.
La Dépakine est un médicament prescrit pour lutter contrer l’épilepsie ou les troubles bipolaires. En 2016, une enquête a été ouverte à cause du danger qu’elle présente pendant la grossesse à la fois pour la mère et pour le futur bébé. Les procès sont toujours en cours. Des malformations congénitales ont été rapportées et scientifiquement prouvées. Une nouvelle étude, menée par des chercheurs de l’Assurance-maladie (CNAM) et l’Agence du médicament (ANSM) et publiée le 22 octobre dans la revue Scientific Reports, a montré que ce médicament peut également entraîner des troubles du développement des fœtus.
Ces chiffres restent encore sous-estimés, selon les chercheurs. “Le suivi limité dans l’étude (jusqu’à l’âge de 3,6 ans en moyenne, et jusqu’à 5 ans au maximum) a probablement conduit à identifier uniquement les cas les plus sévères qui donnent lieu à un diagnostic ou une prise en charge précoce dès les toutes premières années de la vie, alors que les cas moins sévères ne seront repérables qu’avec une durée de suivi plus longue”, ajoute Rosemary Dray-Spira, auteure principale de l’étude.
Depuis 2015, la prescription de la Dépakine a été fortement restreinte pour les femmes en âge d’avoir des enfants. Aujourd’hui, elle ne l’est uniquement que si aucune alternative n'existe. Sanofi est lui accusé d’avoir tardé à informer sur ces risques pendant la grossesse, pourtant connus depuis 1980. Il est actuellement mis en examen pour “homicides involontaires”, “tromperie aggravée” et “blessures involontaires”.
Des chiffres sous-estimés
Les enfants dont la mère a été traitée avec le médicament Dépakine pendant sa grossesse ont cinq fois plus de risques de troubles du développement dès leur petite enfance. Les chercheurs ont analysé les données médicales de plus de 1,7 million d’enfants nés en France entre 2011 et 2014. Ils les ont suivis jusqu’en 2016. Sur les 991 mères qui ont pris ce médicament, 50 enfants ont été diagnostiqués avec un trouble neuro-développemental. Cela correspond à une proportion de 5% contre 0,89% chez ceux dont la mère n’a pas pris de Dépakine. Les enfants exposés au valproate de sodium pendant la grossesse ont 5,1 fois plus de probabilité de présenter un retard mental, 4,7 fois plus de troubles moteurs, de l’apprentissage ou du langage, et 4,6 fois plus de troubles du spectre de l’autisme.Ces chiffres restent encore sous-estimés, selon les chercheurs. “Le suivi limité dans l’étude (jusqu’à l’âge de 3,6 ans en moyenne, et jusqu’à 5 ans au maximum) a probablement conduit à identifier uniquement les cas les plus sévères qui donnent lieu à un diagnostic ou une prise en charge précoce dès les toutes premières années de la vie, alors que les cas moins sévères ne seront repérables qu’avec une durée de suivi plus longue”, ajoute Rosemary Dray-Spira, auteure principale de l’étude.
Pas de moment plus grave pendant la grossesse
Le trimestre de grossesse durant lequel la mère prend le médicament n’a pas d’influence sur les futurs troubles de l’enfant. “Les études disponibles ne permettaient pas d’établir si le risque différait selon la période d’exposition”, a noté la chercheuse. Elle ajoute que cette présente étude n’a pas permis de démontrer que le risque augmente uniquement au premier trimestre. “Le risque est plus faible chez les enfants exposés à de plus faibles doses du médicament que chez ceux exposés à des doses plus élevées”, note-t-elle par ailleurs.Depuis 2015, la prescription de la Dépakine a été fortement restreinte pour les femmes en âge d’avoir des enfants. Aujourd’hui, elle ne l’est uniquement que si aucune alternative n'existe. Sanofi est lui accusé d’avoir tardé à informer sur ces risques pendant la grossesse, pourtant connus depuis 1980. Il est actuellement mis en examen pour “homicides involontaires”, “tromperie aggravée” et “blessures involontaires”.