La vitamine D est présente dans les poissons gras comme le saumon ou le thon, dans l’huile de foie de morue, le lait ou encore les œufs. Synthétisée grâce aux ultraviolets B du soleil, elle a différentes fonctions dans l’organisme : elle protège nos os, nos cellules, nos muscles et notre système cardiovasculaire, mais elle serait aussi bénéfique au système immunitaire. L’Académie nationale de médecine affirme qu’elle serait également utile dans la lutte contre le nouveau coronavirus.
Une action sur la "tempête de cytokines"
Dans son communiqué, l’institution explique que la vitamine D "joue un rôle dans la régulation et la suppression de la réponse inflammatoire cytokinique à l’origine du syndrome de détresse respiratoire aigu qui caractérise les formes sévères et souvent létales de Covid-19". La "tempête de cytokines" est la conséquence d’une réaction importante du système immunitaire et provoque une hyperinflammation. Pour le patient, cela se traduit par de graves difficultés à respirer. La vitamine D permettrait de réguler cette réponse en agissant sur les globules blancs et en limitant la libération de cytokines inflammatoires.
Les recommandations de l’Académie nationale de médecine
L’Académie nationale de médecine constate une "corrélation significative entre de faibles taux sériques de vitamine D et la mortalité par Covid-19", prouvée par différentes études. Elle rappelle que cette substance n’est ni un traitement préventif, ni curatif, mais peut être administrée comme adjuvant, c’est-à-dire pour compléter l’action d’autres médicaments. L’Académie recommande d’évaluer le taux de vitamine D sérique chez les plus de 60 ans souffrant de la Covid-19, et de les supplémenter en cas de carence avec une dose de 50.000 à 100.000 UI. Les moins de 60 ans, positifs à la Covid-19, devraient également être supplémenter quotidiennement.
Des études en cours
Une étude américaine, parue en mai 2020, partage ce constat. Les travaux réalisés indiquent que les personnes déficientes en vitamine D ont deux fois plus de risques de développer une forme grave de la Covid-19, en comparaison aux personnes non-carencées. À la mi-octobre, des chercheurs britanniques, de l'université Queen Mary, ont lancé un essai pour analyser les effets de la vitamine D sur le système immunitaire, dans le cadre de la Covid-19. Des patients carencés en vitamine D ont été recrutés et vont être supplémentés pendant six mois. Grâce aux résultats, les chercheurs espèrent comprendre si la vitamine D a bien un effet protecteur contre le virus. "La supplémentation en vitamine D est peu chère, comporte peu de risques et est largement accessible, souligne l'auteur principal de l'étude David Jolliffe. "Si son efficacité est prouvée, elle pourrait contribuer significativement à notre lutte globale contre le virus."