Le trouble du spectre autistique (TSA) est d’origine multifactorielle, mais la génétique joue un rôle important dans l’apparition des symptômes. Plusieurs études scientifiques indiquent que le microbiote intestinal serait également lié à cette pathologie. Des chercheurs chinois ont voulu vérifier cette hypothèse. Leurs résultats, publiés dans la revue Science Advances, confirment que les enfants atteints du TSA présentent une dysbiose, soit un déséquilibre du microbiote intestinal.
Une étude comparative du microbiote
79 enfants ont participé à la recherche, 39 d’entre eux étaient atteints d’un TSA. Le microbiote intestinal peut varier fortement d’une personne à l’autre selon certains facteurs. Dans cette étude, les chercheurs ont veillé à sélectionner des enfants dont le microbiote devait être similaire notamment du fait de leur âge ou de leur lieu de vie. Les selles de tous les participants ont été analysées par l’équipe de recherche afin de réaliser un séquençage métagénomique, qui permet d’étudier le microbiote. Ils se sont principalement concentrés sur 18 espèces microbiennes, qui ont été associées au TSA dans de précédentes études.
Un lien entre bactéries intestinales et cellules cérébrales
Les scientifiques ont constaté des différences significatives entre les deux groupes d’enfants. Selon eux, le trouble du spectre autistique pourrait être lié à l’impact d’un déséquilibre du microbiote intestinal sur le processus de désintoxication de l’intestin. Cela permettrait aux toxines de passer dans le flux sanguin, puis de s’attaquer aux mitochondries des cellules cérébrales. Ce processus serait à l'origine de l'apparition du TSA. Si d’autres études sont nécessaires pour mieux décrire ce phénomène, les chercheurs espèrent mettre au point une thérapie pour compenser les dérèglements du processus de désintoxication ou même pour agir directement sur les facteurs qui en sont à l’origine.
Des symptômes variés
D’après l’Inserm, 100 000 personnes de moins de vingt ans souffrent de TSA. Les premiers signes se manifestent tôt, entre 18 et 36 mois après la naissance. Les symptômes varient d’un enfant à l’autre : cela peut être de l’hyperactivité, ou au contraire, un comportement trop calme, une absence de sourire, de parole, une indifférence à ce qui se passe autour, des troubles de la marche, etc. Plus l’enfant est pris en charge tôt, plus il est possible d’agir sur les troubles. C'est pourquoi il est recommandé de consulter dès le moindre doute sur le développement de l’enfant.