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Analyse sur 16000 femmes

Les sages-femmes plébiscitées pour le suivi de grossesse

Par Bruno Martrette

Dans une méta-analyse, des chercheurs estiment que les femmes ayant bénéficié de soins continus par des sages-femmes étaient moins susceptibles d'avoir des complications à l'accouchement.

JOBARD/SIPA
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Se faire accompagner d'un petit groupe de sages-femmes tout au long de la grossesse permettrait d'éviter les complications à l'accouchement ! C'est la conclusion d'une méta-analyse publiée en août 2013 dans la Cochrane Library. Ces chercheurs citent en exemple un grand nombre de pays (Royaume-Uni, Australie, etc...) dans lesquels les sages-femmes interviennent en tant que principales prestataires de soins pour les femmes tout au long de la grossesse, du travail et de l'accouchement. 

Pour mener à bien cette recherche, ces scientifiques ont examiné les données de 13 essais impliquant au total 16 242 femmes. Et les résultats rapportés sont sans appel. A chaque fois, lorsque les sages-femmes étaient en première ligne durant toute la période de grossesse, les femmes étaient moins susceptibles d'accoucher avant 37 semaines ou de perdre leur bébé avant 24 semaines.
Pour celles qui étaient prises en charge par un obstétricien ou un médecin traitant, les résultats étaient moins soins satisfaisants, soulignent les auteurs. 
Et la liste des bénéfices ne s'arrête pas là. Chez ces femmes suivies par des sages-femmes, le taux de péridurales ou d'accouchements assistés était également moins élévé, ainsi que le nombre d'épisiotomie (acte chirurgical consistant à pratiquer l’ouverture du périnée pour permettre le passage de l’enfant lors de l’accouchement).
Enfin, ces femmes accompagnées de sages-femmes avaient moins de risque de subir une césarienne, même si les auteurs ont toutefois noté qu'elles étaient en phase de travail pendant environ une demi-heure de plus en moyenne. 

Conclusion des chercheurs, toutes les femmes devraient bénéficier de la continuité des soins dispensés par une sage-femme sauf si elles souffrent de graves complications médicales ou obstétriques . « Il faudrait encourager les femmes à demander cette option, » déclare la directrice de recherche Jane Sandall de la Division of Women’s Health au King’s College, à Londres, au Royaume-Uni.
« Les décideurs dans les régions du monde où les systèmes de santé ne proposent pas de soins dispensés par une sage- femme devraient prendre en compte l'importance des sages-femmes pour améliorer les soins obstétriques et la manière dont le financement de services de soins dispensés par les sages-femmes peut être revu dans ce sens. », conclut-elle.