Du LSD pour lutter contre l’alcoolisme, une vieille idée qui refait surface. Un scientifique norvégien se dit même prêt à ouvrir une clinique à Oslo pour traiter des patients alcoolodépendants grâce à cet hallucinogène. Il a déclaré à l’AFP qu'une simple dose de LSD contribue pendant « au moins six mois » à réduire les risques de rechute des alcoolo-dépendants et à les convaincre d'une totale abstinence. Dans le traitement qu'il préconise, une simple dose de drogues hallucinogènes serait administrée "à des patients informés, sous supervision, dans un cadre confortable" pour les aider à méditer sur leur consommation d'alcool, à prendre conscience de leur situation et à y mettre un terme, a expliqué Paal-Oerjan Johansen.
La méthode peut surprendre mais l’université norvégienne de Science et de technologies a mené des études qui semblent accréditer cette thèse. En mars 2012, une méta-analyse est parue sur le sujet dans le Journal of psychopharmacology.Six études parues entre 1966 et 1971, regroupant plus de 500 personnes dépendantes à l’alcool, ont été passées au crible. Les patients étaient divisés en deux groupes : 325 recevaient une dose unique de LSD et les 211 autres servaient de contrôle. Résultat : 59% des patients sont parvenus à s’abstenir de boire dans le groupe LSD contre seulement 38% dans le groupe recevant un placebo. Cependant, l’effet du LSD s’estompe au fil des mois. Des rechutes commencent en effet à apparaître 3 mois après la prise de LSD. Quant aux effets secondaires du LSD, ils ont évidemment été regardés de près. Parmi les 325 personnes traités par l’hallucinogène, 8 ont souffert d’agitations, voire de crise. Ces effets secondaires avaient d’ailleurs conduit les autorités sanitaires à retirer, en 1966, ce puissant hallucinogène qui était utilisé dans les années 50 dans le traitement de certaines névroses et psychoses.
D’ailleurs, Steinar Madsen, un responsable de l'Agence norvégienne du médicament, a confié à l’AFP que pour contourner les sévères restrictions sur l'usage médical du LSD et de substances similaires, le dossier du scientifique devra s'appuyer sur une « documentation scientifique solide ». « Ce traitement ne pourra de toute façon pas être administré à un grand nombre de patients mais seulement à des cas tout à fait particuliers », a-t-il dit à l'AFP.