- L'asthme toucherait 4 millions de personnes en France
- La maladie se développe fortement depuis 20 ans
- Les asthmatiques ne sont pas une population à risque face à la Covid-19
La nécessité d'un traitement de fond
On estime que la France compterait actuellement environ 4 millions d'asthmatiques et la maladie est à l'origine d'un millier de décès chaque année. Autant de patients qui doivent être suivis et traités. "On sait contrôler l'asthme mais pas le guérir !", rappelle en effet la pneumologue qui alerte sur les rémissions souvent constatées chez des enfants asthmatiques lorsqu'ils atteignent l'âge de l'adolescence : "leur asthme peut devenir asymptomatique mais la maladie réapparait le plus souvent à l'âge adulte".Les caractères de cette pathologie pour laquelle on ne peut ni agir ni sur les causes ni compter sur une guérison imposent donc une prise en charge permanente. "Tout asthmatique doit avoir un traitement de fond à base d'anti-inflammatoires et un traitement de secours sous forme de bronchodilatateur lorsque survient une crise", insiste Camille Taillé qui ajoute qu'il ne faut jamais hésiter lorsqu'une crise survient alors que l'on n'a pas de traitement sous la main à "appeler le 15 qui dispose de procédures spécifiques pour la prise en charge des asthmatiques".
Les asthmatiques ne sont pas une population à risque face à la Covid-19
En revanche, et contrairement à ce que pensaient certains au début de la crise du coronavirus, les asthmatiques ne sont pas une population à risque face à la Covid-19. "Ces patients sont très sensibles aux infections respiratoires hivernales, ce qui a laissé penser qu'ils pouvaient être particulièrement menacés par cette épidémie mais toutes les données montrent qu'ils ne sont pas plus susceptibles que les autres d'être infectés et que, s'ils sont infectés, ils ne développent pas non plus davantage de formes sévères que les malades non asthmatiques", confirme Camille Taillé qui souligne par ailleurs, là encore pour démentir des informations formulées à propos de la Covid-19, que l'usage des corticoïdes parfois présenté comme dangereux mais sur lequel repose le traitement de fond de l'asthme doit absolument être maintenu.La bonne nouvelle pour les asthmatiques qui souffrent d'une forme sévère -on parle d'asthme sévère lorsque les patients qui présentent les symptômes classiques de l'asthme résistent aux traitements habituels administrés depuis au moins un an- est l'arrivée de nouveaux médicaments par voie injectable. Et pour tous les asthmatiques "normaux", la prise en charge connait aussi quelques évolutions avec des traitements administrés de façon parfois discontinue, ce qui allège la contrainte quotidienne de l'observance.
Retrouvez ci-dessous l'émission "Questions aux Experts" sur le thème "Vivre avec un asthme" dans laquelle le Pr Camille Taillé répond aux questions des internautes de Pourquoi Docteur :