- Le candidat-vaccin développé par CureVac va bientôt être testé sur une cohorte de près de 30 000 volontaires après les premiers résultats encourageants.
- Le traitement développé par des chercheurs de différentes universités allemandes bloque la réplication du virus dès son entrée dans les cellules.
- Ce traitement repose l’aprotinine, une molécule utilisée pour réguler la perte de sang durant les opérations, qui peut être dangereuse pour certains patients.
Les essais cliniques sur 30 000 participants lancés d’ici à la fin de l’année
“Nous sommes très encouragés par les données provisoires de la phase I”, s’est félicité le directeur général de CureVac Franz-Werner Haas dans un communiqué publié le 2 novembre. Le candidat-vaccin, baptisé CVnCoV, a déclenché une réponse immunitaire chez l’Homme. Ces résultats doivent conduire le laboratoire à lancer avant la fin de l’année des essais sur environ 30 000 participants. Pour rappel, le laboratoire est soutenu par l'investisseur allemand Dietmar Hopp, la Fondation Gates et GlaxoSmithKline.Les résultats ont montré chez les volontaires un niveau d’anticorps similaire à celui des personnes qui ont guéri d’une forme grave de Covid-19. Le candidat-vaccin fonctionne à partir d'ARN messager (ARNm), une molécule permettant au corps humain de créer des protéines virales qui vont déclencher une réponse immunitaire. C’est une approche similaire à celle utilisée par les laboratoires Moderna, BioNTech et Pfizer qui ont eux commencé les essais cliniques à grande échelle à la fin du mois de juillet dernier.
L’aprotinine, molécule encourageante mais dangereuse
Le traitement testé par des chercheurs de différentes universités allemandes a, lui, montré sa capacité à inhiber la réplication du virus in vitro. Ce traitement se fonde sur l'activité antivirale de l'aprotinine, une molécule utilisée pour réguler la perte de sang durant les opérations, notamment pour les chirurgies cardiaques et orthopédiques. Son action sur le SARS-CoV-2 se joue dès l’entrée du virus dans la cellule en empêchant sa réplication et en diminuant son effet cythopathique. Les chercheur imaginent une utilisation par un spray qui diffuse l’aprotinine dans les voies aériennes au début de l’infection.Des recherches supplémentaires doivent être effectuées sur cette molécule qui a déjà montré par le passé des effets secondaires importants. Elle serait à l’origine d’allergies graves et fréquentes et a été interdite entre 2008 et 2018 après qu'une étude a démontré une surmortalité chez les patients traités avec cette molécule lors d'une chirurgie cardiaque. En outre, des thromboses et autres troubles sanguins ont été rapporté chez les patients infectés par la Covid-19 et l’aprotinine pourrait aggraver ces problèmes. Ce traitement pourrait ne pas convenir à tous les patients.