- Alors qu'en France, 1 750 cancers masculins sont imputables chaque année à une infection contre les papillomavirus humains (HPV), une étude conclut que le vaccin est bien toléré et sûr pour les garçons.
- En décembre 2019, la Haute Autorité de Santé avait recommandé l'élargissement aux garçons de la vaccination anti-HPV
Chaque année, 2 900 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués en France et 1 100 femmes en meurent chaque année. À l’origine de la plupart des cancers du col de l’utérus : des virus appelés papillomavirus humains (HPV), qui se transmettent au cours de rapports sexuels, avec ou sans pénétration, et plus particulièrement au cours des premières années de la vie sexuelle.
Jusqu’à récemment en France, la vaccination contre les infections aux HPV n’était recommandé qu’aux jeunes filles de 11 à 14 ans révolus (avec un rattrapage jusqu’à 19 ans), aux personnes immunodéprimées et aux hommes ayant eu des relations sexuelles avec des hommes jusqu’à 26 ans.
Pourtant, les hommes peuvent aussi développer un cancer causé par les HPV : 1 750 nouveaux cas surviennent en France chez les hommes chaque année. D’où la nécessité d’étendre le vaccin à tous les garçons.
En décembre dernier, la Haute Autorité de santé recommandait d’ailleurs "l’élargissement de la vaccination anti-HPV aux garçons". Celle-ci permettrait "sous réserve d’une couverture vaccinale suffisante, de freiner la transmission au sein de la population générale, et ainsi de mieux protéger les garçons et les hommes, quelle que soit leur orientation sexuelle, mais aussi de mieux protéger les filles et les femmes non vaccinées".
Quelques effets secondaires chez les hommes
Mais quid de la tolérance des garçons au vaccin contre les infections aux papillomavirus humains ? Jusqu’ici, aucune étude ne s’était penchée sur cette question. De nouveaux travaux, publiés dans le British Journal of Clinical Pharmacology, permettent d’enrichir les connaissances sur les profils de sécurité des vaccins anti-papillomavirus dans la population masculine.
Les auteurs de l’étude ont examiné 5 493 rapports d’effets secondaires suivant l’immunisation (AEFI) présents dans le système américain de notification des effets secondaires des vaccins du 1er janvier 2006 au 30 septembre 2018. L’exploitation de ces données statistiques leur a permis de constater que "les vaccins contre le HPV sont généralement bien tolérés chez les hommes, bien qu'il faille tenir compte des limites propres à la déclaration spontanée". Parmi les effets secondaires les plus fréquemment constatés, les hommes s’étant faits vacciner ont cité la syncope, la perte de conscience et la chute.